L’annonce de la sélection de l’équipe de France d’escrime pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 fait grand bruit. Et pour cause, l’un des meilleurs épéistes tricolores, Alexandre Bardenet, n’a pas été retenu. Une décision qui passe mal pour le principal intéressé, qui a décidé de saisir le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) pour contester ce choix.
Un choix qui divise
Sur le papier, Alexandre Bardenet possédait pourtant de solides arguments pour faire partie du voyage olympique. 3ème au classement national et mondial, le trentenaire s’est vu préférer le jeune Luidgi Midelton, 25 ans, vainqueur d’une étape de Coupe du Monde cette saison mais moins bien classé. Une décision prise “à l’unanimité” par la commission de sélection de l’arme, mais qui ne passe pas pour Bardenet et son entourage.
Un critère de sélection litigieux
L’avocat de l’escrimeur évincé dénonce notamment l’application d’un critère de sélection uniquement pour départager Bardenet et Midelton, alors que ce critère n’a pas été pris en compte pour choisir les deux autres titulaires, Romain Cannone et Yannick Borel. “Une décision de ce type ne peut avoir pour objet de sanctionner un sportif”, déplore Me Joan Roche.
Une affaire qui s’envenime
Derrière cette non-sélection, se cache en réalité un profond conflit entre Alexandre Bardenet et la Fédération française d’escrime. En désaccord avec l’ex-manager de l’équipe de France Hugues Obry, Bardenet et deux autres tireurs avaient claqué la porte de l’Insep l’automne dernier. Depuis, les relations sont plus que tendues, malgré le départ d’Obry en février.
Le choix a été clair et fait à l’unanimité concernant les trois titulaires
Fabrice Jeannet, membre de la commission de sélection
Problème, le triple médaillé olympique était lui aussi présent lors de la commission ayant écarté Bardenet. Un fait soulevé par l’avocat de l’escrimeur, qui y voit un “vice de légalité” et estime que Jeannet ne correspond pas au rôle de “référent de l’arme” prévu dans le règlement.
L’épilogue devant le CNOSF
Tous les regards sont désormais tournés vers le CNOSF, qui va devoir trancher ce litige. Après avoir entendu les différentes parties, l’instance olympique française rendra un avis que la fédération sera libre de suivre ou non. En cas de refus, Alexandre Bardenet pourrait alors saisir le tribunal administratif pour tenter d’obtenir gain de cause et disputer les Jeux à domicile en 2024.
Une affaire qui risque de laisser des traces au sein d’une équipe de France d’escrime déjà fragilisée ces derniers mois. À un an du grand rendez-vous olympique, les épéistes tricolores doivent rapidement retrouver de la sérénité pour espérer briller et remporter des médailles. Avec ou sans Alexandre Bardenet ? Réponse dans les prochaines semaines.