En cette rentrée 2023, l’avenir de l’éducation nationale inquiète plus que jamais. Alors que des coupes budgétaires semblaient inévitables, François Bayrou, haut-commissaire au Plan, vient de faire une annonce qui rassure le monde éducatif. Invité sur le plateau de LCI, il a confirmé qu’il n’y aurait finalement pas de suppression de 4000 postes d’enseignants, une « décision définitive » du gouvernement.
Une bouffée d’oxygène pour l’école
Cette nouvelle est accueillie avec soulagement par les syndicats enseignants et les parents d’élèves, qui craignaient une dégradation des conditions d’enseignement. En effet, supprimer autant de postes aurait inévitablement mené à des classes surchargées et un accompagnement réduit des élèves en difficulté.
Pourtant, le gouvernement avait sérieusement envisagé cette option pour faire face aux contraintes budgétaires. L’éducation nationale, premier poste de dépense de l’État, est souvent ciblée quand il s’agit de faire des économies. Mais cette fois, l’exécutif a choisi de préserver les moyens alloués aux écoles, collèges et lycées.
Une décision saluée par la communauté éducative
Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire, cette annonce est « un signal positif envoyé aux enseignants ». Elle salue « le choix de ne pas sacrifier l’éducation sur l’autel de la rigueur budgétaire ». Un sentiment partagé par Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-Unsa, pour qui « le gouvernement semble avoir pris la mesure des enjeux ».
Du côté des parents d’élèves aussi, on respire. « C’est un vrai soulagement », confie Françoise, mère de deux collégiens à Paris. « On avait peur de voir la qualité de l’enseignement se dégrader. Là, on peut espérer que nos enfants continueront à bénéficier d’un suivi correct. » Même son de cloche chez Laurent, père d’une lycéenne à Marseille : « L’éducation doit rester la priorité. Couper dans les effectifs aurait été dramatique. »
Le défi du budget de l’éducation nationale
Reste à savoir comment le gouvernement compte financer le maintien de ces 4000 postes. Car le budget 2023 s’annonce très serré, entre inflation galopante et ralentissement économique. Certains, dans l’opposition, dénoncent déjà un « tour de passe-passe » et une « promesse en l’air ».
On ne voit pas bien comment ils vont s’y prendre. Soit ce sont des économies déguisées ailleurs, soit c’est de la poudre aux yeux et ces postes sauteront finalement.
Réaction d’un député LFI
François Bayrou assure pourtant que « les arbitrages nécessaires ont été faits » et que cette mesure « ne se fera pas au détriment d’autres priorités ». Il promet également des « réformes ambitieuses » pour « adapter l’école aux défis du 21e siècle ». Autant de déclarations qui seront scrutées de près par le monde éducatif.
Les chantiers à venir pour transformer l’école
Car au-delà de la question des moyens, c’est bien une réflexion de fond sur l’avenir de notre système scolaire qui est nécessaire. Plusieurs chantiers sont déjà sur la table :
- La revalorisation du métier d’enseignant, pour le rendre plus attractif
- La lutte contre le décrochage scolaire, encore trop important
- L’adaptation des programmes aux enjeux du monde actuel (numérique, écologie…)
- La réduction des inégalités scolaires, criantes dès le plus jeune âge
- Le renforcement de la formation professionnelle et de l’apprentissage
Autant de défis qui nécessiteront des réformes profondes et concertées. Le maintien des 4000 postes n’est qu’un premier pas, certes important, mais qui devra s’accompagner d’une véritable ambition éducative. C’est à ce prix que nous pourrons, collectivement, construire l’école de demain et offrir à notre jeunesse les clés de la réussite.
