Un durcissement de la justice des mineurs est en marche. C’est ce qu’a annoncé François Bayrou, le Haut-Commissaire au Plan, sur le plateau de LCI lors de l’émission spéciale « Face à Darius Rochebin ». Cette réforme attendue vise à renforcer l’arsenal judiciaire face à la délinquance juvénile, un phénomène préoccupant en France ces dernières années.
Le Parlement va légiférer pour une justice des mineurs plus ferme
Selon François Bayrou, le Parlement va se saisir du sujet et proposer de nouvelles lois pour durcir la réponse pénale à l’égard des mineurs délinquants. L’objectif est de rendre la justice plus rapide et plus efficace face aux actes de délinquance commis par des jeunes, tout en maintenant une approche éducative.
Il faut à la fois sanctionner fermement les actes répréhensibles et proposer un accompagnement pour sortir de la délinquance. C’est tout l’enjeu de cette réforme.
François Bayrou, Haut-Commissaire au Plan
Responsabiliser davantage les mineurs délinquants
Un des axes majeurs de la réforme envisagée serait d’abaisser l’âge de la responsabilité pénale, actuellement fixé à 13 ans. L’idée est de pouvoir sanctionner plus tôt les comportements déviants, avant qu’ils ne s’enracinent. Cela permettrait aussi de responsabiliser davantage les jeunes face à leurs actes.
Développer des sanctions éducatives adaptées
Parallèlement au volet répressif, François Bayrou insiste sur la nécessité de renforcer la dimension éducative de la justice des mineurs. De nouvelles sanctions pourraient ainsi voir le jour :
- Travaux d’intérêt général dans un cadre pédagogique
- Stages de citoyenneté pour favoriser la resocialisation
- Suivi éducatif renforcé avec des éducateurs spécialisés
- Placement en centre éducatif fermé pour les cas les plus difficiles
Mieux prévenir la récidive avec un suivi post-sentenciel
Pour éviter que les mineurs condamnés ne replongent, un suivi post-sentenciel plus poussé pourrait être instauré. L’objectif serait de maintenir un accompagnement éducatif et social sur le long terme, après l’exécution de la peine, pour prévenir la récidive et favoriser la réinsertion.
Renforcer les moyens de la protection judiciaire de la jeunesse
Enfin, François Bayrou a rappelé l’importance de donner plus de moyens aux services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Ces services sont en première ligne pour prendre en charge les mineurs délinquants avec une approche éducative. Des recrutements et des formations supplémentaires seraient nécessaires pour améliorer leur efficacité.
Cette réforme de la justice des mineurs, qui doit encore être débattue et votée au Parlement, s’annonce comme un tournant majeur. Elle témoigne d’une volonté politique de s’attaquer plus fermement à la délinquance juvénile, un fléau qui gangrène de nombreux territoires. Reste à savoir si le durcissement annoncé sera suffisant et surtout comment il sera concrètement mis en œuvre sur le terrain. Le défi est de taille pour mieux protéger la société tout en offrant une chance de rédemption aux jeunes en difficulté.