L’Ille-et-Vilaine traverse l’une des pires crises de son histoire. Depuis deux jours, des pluies diluviennes s’abattent sans répit sur le département, gonflant rivières et cours d’eau. La tempête Herminia, d’une rare violence, provoque des inondations d’une ampleur inédite depuis 60 ans. Face à la montée inexorable des eaux, les autorités ont dû placer le département en vigilance rouge et procéder à de nombreuses évacuations.
Des quartiers entiers engloutis, des habitants évacués
À Pont-Réan, au sud de Rennes, le paysage est méconnaissable. Là où s’étendaient hier encore des quartiers résidentiels ne subsiste plus qu’un immense lac aux reflets d’acier. Vu du ciel, le spectacle est saisissant. Des maisons à moitié immergées, des voitures prises au piège sur des ponts submergés, des routes avalées par les flots en furie de la Seiche. Ce modeste affluent de la Vilaine a vu son niveau monter à une vitesse alarmante, atteignant 1,83 m dans la nuit de dimanche à lundi. Du jamais vu depuis la crue historique de 1966.
Face à cette situation critique, les services de secours sont sur le pied de guerre. Près de 400 interventions ont déjà été effectuées pour mettre les habitants à l’abri. La préfecture a appelé ceux qui le peuvent à se réfugier dans les étages, voire sur les toits en dernier recours. Des consignes qui témoignent de la gravité de la situation.
Rennes n’est pas épargnée
Si c’est au sud du département que la situation est la plus alarmante, la capitale bretonne paye aussi un lourd tribut aux intempéries. Des quartiers entiers de la ville sont méconnaissables, à l’image de ce stade transformé en piscine géante ou de ces rues où l’on patauge jusqu’à mi-mollet. Partout, les dégâts sont considérables.
C’est une catastrophe. Je n’ai jamais vu ça en 30 ans que j’habite ici. L’eau est montée tellement vite…
Un habitant de Rennes
La décrue n’est pas pour tout de suite
Et le cauchemar est loin d’être terminé pour les habitants d’Ille-et-Vilaine. Car si les pluies semblent enfin marquer une pause ce lundi soir, la décrue n’est pas attendue avant mercredi au plus tôt. Les prévisions de Vigicrues sont même particulièrement alarmantes, avec des pics pouvant atteindre 2,25 m mardi sur la Seiche. Un scénario du pire qui pourrait provoquer des dégâts encore plus importants.
En attendant une éclaircie, élus et services de l’État se mobilisent pour gérer au mieux cette crise. Des centres d’hébergement d’urgence ont été ouverts pour accueillir les sinistrés. La solidarité s’organise aussi, avec de nombreux appels aux dons pour aider les victimes de ces inondations exceptionnelles.
Nul doute que les images de ces paysages d’apocalypse resteront dans les mémoires. Car c’est un véritable drame humain qui est en train de se jouer en Ille-et-Vilaine, rappelant cruellement les limites de l’homme face à la fureur des éléments. Et soulevant aussi, déjà, de nombreuses questions sur les conséquences du réchauffement climatique dans nos régions.
