Qui n’a jamais rêvé de prendre le volant dès 17 ans ? Depuis le 1er janvier 2024, c’est désormais possible grâce à la réforme du permis de conduire. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la formule séduit les jeunes ! Selon les derniers chiffres, plus d’un tiers des inscriptions au permis sur la première moitié de l’année concerne des candidats de 17 ans. Un véritable carton qui témoigne de l’engouement pour cette nouvelle possibilité. Mais ce succès a aussi son revers : les délais pour décrocher une place d’examen s’allongent dans certains départements. Décryptage d’un phénomène en plein essor.
Le permis à 17 ans cartonne
Conduire plus tôt, quelle aubaine pour les jeunes ! En ce début d’année 2024, les auto-écoles ne désemplissent pas. D’après une source proche, les inscriptions des 17 ans ont bondi de 33% par rapport à l’an dernier à la même période. Un véritable raz-de-marée qui s’explique par plusieurs facteurs :
- La volonté d’acquérir plus d’autonomie et de mobilité
- La possibilité de conduire seul dès 18 ans
- Des parents rassurés par cette phase d’apprentissage encadrée
Julie, 17 ans, témoigne : « J’ai sauté sur l’occasion dès que j’ai pu. Pouvoir conduire à mon âge, c’est top ! Ça va me permettre d’être plus indépendante, surtout quand j’aurai mon propre véhicule. Et puis les trajets en conduite accompagnée avec mes parents, c’est rassurant. »
Des jeunes qui décrochent vite le précieux sésame
Bonne nouvelle pour ces nouveaux conducteurs : le taux de réussite est au rendez-vous ! Pas moins de 73% des candidats de 17 ans décrochent leur permis du premier coup. Un chiffre supérieur à la moyenne nationale, qui avoisine les 60%. Cette performance s’explique notamment par :
- Une motivation accrue des jeunes à réussir
- Un apprentissage anticipé des règles et bonnes pratiques
- Un suivi plus poussé en conduite accompagnée
« Les jeunes de 17 ans sont très à l’écoute et appliqués », souligne un moniteur d’auto-école. « Ils ont hâte de pouvoir conduire seuls et mettent toutes les chances de leur côté pour décrocher le permis rapidement. »
Des délais d’examen rallongés
Revers de la médaille, cet afflux massif de candidats a un impact sur les délais de passage. Dans certains départements particulièrement prisés, il faut désormais patienter jusqu’à 3 mois pour décrocher une place d’examen. Un phénomène qui s’explique par :
- Des places limitées malgré l’augmentation des sessions
- Un manque d’examinateurs face à la demande
- Des créneaux déjà pris d’assaut par les 18-25 ans
Léo, inscrit au permis depuis 4 mois, témoigne de son impatience : « J’ai hâte de pouvoir enfin passer l’examen. J’ai déjà reporté 2 fois faute de place, c’est frustrant. Heureusement mes parents sont conciliants pour m’accompagner. »
Un bilan positif malgré tout
Au-delà de ces difficultés ponctuelles, le permis à 17 ans fait l’unanimité. Selon un sondage mené par une association, 85% des jeunes plébiscitent ce nouveau dispositif. Du côté des parents aussi, on applaudit la mesure. Principale motivation avancée : la sécurité. Conduire dès 17 ans permet en effet :
- D’acquérir une expérience de la route encadrée et progressive
- De mieux appréhender les situations à risque
- De gagner en maturité et en confiance au volant
Sophie, mère de Chloé, 17 ans, se réjouit : « Savoir que ma fille apprend à conduire sereinement, accompagnée, c’est un vrai soulagement. Je préfère qu’elle fasse ses premières armes avec nous plutôt que livrée à elle-même à 18 ans. C’est tout bénef’ pour sa sécurité ! ».
Vers un permis repensé ?
Face à l’engouement suscité par le permis à 17 ans, certains s’interrogent sur le modèle actuel. La formation est-elle adaptée à ce public plus jeune ? Faut-il revoir le contenu des cours ou les modalités d’examen ? Rien n’est tranché mais une réflexion s’impose pour absorber ce flux inédit. Des évolutions sont à l’étude concernant :
- Le renforcement de l’apprentissage anticipé de la conduite (AAC)
- La refonte des épreuves du permis, jugées peu adaptées
- L’augmentation du nombre d’inspecteurs et d’examinateurs
Une concertation est en cours entre les acteurs de la sécurité routière, les auto-écoles et les associations d’usagers. L’objectif : faire du permis à 17 ans un véritable tremplin vers une conduite responsable et sereine. Car si l’obtention anticipée du précieux sésame séduit, elle doit avant tout rimer avec sécurité. Un enjeu majeur pour ces conducteurs en herbe, aujourd’hui pionniers d’un modèle amené à se généraliser.