Les nuages ont beau s’être amoncelés au-dessus de la Californie en ce samedi après-midi, ils n’ont en rien entaché le triomphe d’Harris English au Farmers Insurance Open 2025. Après 1309 jours d’une frustrante disette, le golfeur américain de 35 ans a enfin renoué avec la victoire, son 5e titre PGA, sur le parcours exigeant de Torrey Pines où il avait déjà brillé par le passé.
Un succès d’autant plus savoureux qu’il s’est dessiné dans des conditions météorologiques éprouvantes, avec des rafales de vent et une chute brutale des températures. Mais c’est avec une maîtrise impressionnante qu’English a su dompter les éléments, éclaboussant cette ultime journée de sa classe malgré les bourrasques.
Je suis pro depuis 14 ans et je joue pour des émotions de ce type. Les conditions étaient très dures. J’avais déjà très bien joué ici, à Torrey Pines. Je savais quelles zones il fallait aller chercher.
– Harris English, très ému, son bébé dans les bras
Un duel final sous haute tension
Si la lutte pour le titre s’annonçait serrée, elle aura tenu toutes ses promesses. D’un côté, English qui espérait mettre fin à 4 ans de disette depuis sa dernière victoire au Travelers Championship en 2021. De l’autre, Andrew Novak, en quête d’un premier sacre sur le circuit américain.
Malgré des coups de génie au putting, notamment un birdie improbable de plus de 15 mètres au 5e trou, Novak a fini par céder sous la pression, enchaînant les bogeys dans une fin de parcours délicate. Son score de 74 ne lui permettra de décrocher que la 3e place (-6).
Une victoire pleine de maîtrise et de sagesse
Au contraire, Harris English n’a jamais semblé douter. Solide dans son jeu, précis dans ses choix, le natif de Valdosta en Géorgie s’est contenté d’un très solide 73 (+1), avec un recentrage de précaution sur le redoutable 18e trou, pour s’offrir une victoire aussi méritée que libératrice.
Gagner en tant que papa, c’est génial même si ma fille ne se souviendra pas de ce moment.
– Harris English
Ce succès permet à English de pointer désormais au 4e rang de la FedEx Cup et de relancer totalement sa saison 2025. Une juste récompense pour ce joueur discret mais terriblement efficace.
Antoine Rozner, un apprentissage exigeant
Si la journée fut belle pour English, elle aura été plus délicate pour le Français Antoine Rozner. Pour ses grands débuts sur le PGA Tour, le joueur du Racing Club de France a dû se contenter d’une 48e place (+4), pénalisé par un dernier tour en 75 (+3).
Alternant le bon et le moins bon, Rozner a beaucoup coloré sa carte sur ce final, avec pas moins d’un double bogey, sept bogeys et six birdies. Des montagnes russes qui illustrent toute la difficulté d’appréhender ces parcours américains si différents de ceux du Vieux Continent.
Selon une source proche du joueur, Antoine aura sans doute besoin d’un peu plus de temps que certains pour s’acclimater aux subtilités des parcours US et d’une herbe qui n’a souvent rien à voir avec celle des fairways européens.
Un apprentissage exigeant mais nécessaire pour espérer un jour marcher dans les pas de son glorieux aîné Victor Dubuisson, double vainqueur sur le PGA Tour. Le chemin est encore long mais le talent est là. Nul doute qu’on entendra à nouveau parler d’Antoine Rozner à l’avenir sur les greens américains.
