Alors que le conflit russo-ukrainien ne cesse de s’enliser, la France se retrouve à nouveau sous le feu des critiques du Kremlin. Moscou accuse en effet Paris d’alimenter les tensions en Europe avec ce qu’il qualifie de déclarations “hautement provocatrices” sur l’Ukraine. Des propos qui font suite à l’annonce par Emmanuel Macron de l’envoi prochain d’avions de chasse Mirage 2000-5 à Kiev.
La France, prochaine partie prenante du conflit ?
Selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, cité par l’agence de presse russe RIA, le président français aurait affirmé “son soutien absolu au régime ukrainien” et se dirait “prêt à une implication directe de la France dans le conflit militaire”. Des propos jugés “extrêmement provocateurs, accroissant les tensions sur le continent”.
Emmanuel Macron a en effet annoncé jeudi une “nouvelle coopération” avec l’Ukraine, comprenant la cession d’avions Mirage 2000-5 d’ici la fin de l’année. Une livraison qui s’accompagnera d’une formation de pilotes ukrainiens en France dès cet été. Le chef de l’État a également indiqué que Paris proposerait de former 4500 soldats ukrainiens sur le sol français.
Allez former quelqu’un dans la zone Ouest qui est une zone libre en Ukraine, ce n’est pas agressif.
Emmanuel Macron
Paris dément toute escalade
Malgré les accusations russes, l’Élysée a démenti que ces mesures constituent “un facteur d’escalade”. Le président français s’est défendu en expliquant : “Allez former quelqu’un dans la zone Ouest qui est une zone libre en Ukraine, ce n’est pas agressif.“
Pourtant, les tensions franco-russes ne cessent de croître depuis qu’Emmanuel Macron a évoqué la possibilité d’envoyer des instructeurs français en Ukraine, n’excluant pas non plus celle d’y déployer des soldats français. Une perspective qui fait dire à Moscou qu’il n’exclura pas de viser ces troupes si elles venaient à être envoyées.
Vers une implication directe de la France ?
Si la France se défend pour l’heure de toute volonté belliqueuse, son soutien croissant à l’Ukraine, tant en termes d’équipements que de formation militaire, soulève des questions. Jusqu’où Paris est-il prêt à aller dans son engagement aux côtés de Kiev ?
Certes, la livraison d’avions de chasse et la formation de soldats ne constituent pas en soi une entrée en guerre. Mais dans un contexte aussi tendu, chaque geste compte et est scruté par Moscou. En franchissant ce nouveau cap, la France s’expose à une escalade verbale, voire à des représailles.
Une chose est sûre, le soutien français ne faiblit pas, au risque d’attiser davantage les tensions avec la Russie. Emmanuel Macron semble déterminé à aider l’Ukraine à se défendre, quitte à s’impliquer toujours plus dans ce conflit qui déchire l’Europe. Reste à savoir quelles seront les prochaines étapes de cet engagement, et quelles en seront les conséquences.
