C’est un drame qui glace le sang et soulève l’indignation. Amandine, une adolescente de seulement 13 ans, est décédée en août 2020 des suites de terribles maltraitances infligées par sa propre mère. Lors du procès devant les assises de l’Hérault ce vendredi, le parquet a requis la peine maximale à l’encontre de cette mère indigne : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 20 ans.
Une longue agonie pour Amandine
Lors de son décès, la jeune Amandine ne pesait plus que 28 kilos, un poids d’une maigreur extrême pour son âge. Selon l’enquête, elle aurait subi des années durant un véritable calvaire fait de privations de nourriture et de violences de la part de sa mère Sandrine Pissarra. D’après une source proche du dossier, la jeune fille a littéralement été « affamée à mort ».
Lors de l’audience, le procureur a dénoncé avec une grande sévérité « les actes de torture et de barbarie » commis par l’accusée. Il a décrit une succession d’épisodes d’une cruauté inouïe ayant conduit à l’issue fatale :
Amandine a été détruite à petit feu, privée de ses besoins les plus essentiels, battue, humiliée. Sa mère l’a menée vers une mort certaine en la privant sciemment de soins et de nourriture.
Le compagnon de la mère également visé
Outre la peine maximale requise contre la mère, le ministère public a également demandé une peine de 18 ans de réclusion à l’encontre de son ancien compagnon, Jean-Michel Cros. Ce dernier est jugé pour avoir lui aussi « privé de soins et d’aliments » Amandine, même s’il n’avait pas d’autorité légale sur l’adolescente.
De nombreux témoignages à charge
Le procès, qui se tient à huis clos, a été marqué par de nombreux témoignages accablants à l’encontre de la mère d’Amandine. Voisins, enseignants, médecins : tous ont décrit une dégradation physique alarmante de l’adolescente dans les mois précédant son décès. Certains s’étaient inquiétés de son état auprès des services sociaux, malheureusement sans résultat.
Un professeur ayant eu Amandine dans sa classe a expliqué à la barre :
Elle était méconnaissable à la fin, amaigrie, le teint cireux. Elle s’endormait en classe. Avec le recul, on ne peut s’empêcher de penser qu’on aurait dû faire plus, alerter davantage sur sa situation.
La mère nie en bloc
Malgré les accusations accablantes portées contre elle, Sandrine Pissarra continue de nier en bloc les faits de maltraitance. Tout au long de l’instruction et lors de ce procès, elle a rejeté la faute sur sa fille, affirmant qu’elle était « difficile », qu’elle « refusait de s’alimenter », qu’elle « se faisait vomir ». Une ligne de défense intenable pour l’accusation au vu des expertises médicales démontrant la réalité des sévices et des privations subis par Amandine.
Stupeur et colère
Sans surprise, les réquisitions particulièrement sévères du parquet ont créé une vive émotion dans la salle d’audience et à l’extérieur du tribunal. Pour le grand public et les parties civiles, seule une lourde sanction à l’échelle de l’horreur vécue par Amandine pourra ouvrir la voie d’un début de réparation. Il revient désormais à la cour d’assises de dire si la mère et son ex-compagnon méritent de finir leur vie derrière les barreaux.
Le verdict est attendu dans les prochains jours au terme des plaidoiries de la défense. Une chose est sûre : le calvaire enduré par la jeune Amandine restera à jamais gravé dans les mémoires comme un drame révélant les failles béantes dans la protection des enfants maltraités.