L’action Mitsubishi Motors a subi une lourde chute de près de 9% à la bourse de Tokyo ce vendredi. Cette baisse brutale fait suite à des révélations mettant en doute la participation du constructeur automobile japonais au projet de fusion entre ses compatriotes Nissan et Honda.
En mars dernier, Nissan et Honda avaient annoncé leur intention de fusionner au sein d’une holding unique d’ici 2026. L’objectif : unir leurs forces pour mieux négocier le virage stratégique des véhicules électriques, un segment dominé par l’américain Tesla et les marques chinoises. Mitsubishi Motors, détenu à 24,5% par Nissan, devait se prononcer d’ici fin janvier sur son intégration à cette alliance.
Des doutes sur l’engagement de Mitsubishi
Or, selon des informations rapportées par le quotidien japonais Yomiuri, Mitsubishi envisagerait finalement de ne pas rejoindre l’entité fusionnée. Le constructeur préfèrerait se concentrer sur le renforcement de ses parts de marché en Asie du Sud-Est plutôt que de se diluer dans une alliance.
Avec une capitalisation boursière bien inférieure à celles de Nissan et Honda, Mitsubishi craint en effet de perdre en autonomie et en identité au sein de ce nouveau géant de l’automobile. Ces révélations ont immédiatement alarmé les investisseurs, entraînant une chute vertigineuse du titre.
Une fusion pour rivaliser avec les géants
Pendant des années, les constructeurs japonais se sont concentrés sur le développement des motorisations hybrides, délaissant le créneau porteur du 100% électrique. Ce retard stratégique leur a fait perdre du terrain face à la concurrence chinoise, au point que la Chine a dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023.
Face à ce constat alarmant, Nissan et Honda ont décidé de joindre leurs forces. Leur ambition : créer un « partenariat stratégique » dans les logiciels et équipements pour véhicules électriques. Une initiative à laquelle Mitsubishi s’était formellement joint en août dernier.
L’avenir de Mitsubishi en suspens
Contacté par la presse, Mitsubishi Motors a tenu à minimiser ces rumeurs, affirmant qu’aucune décision définitive n’avait encore été prise concernant sa participation au projet de fusion. Le constructeur assure étudier plusieurs options, sans écarter celle d’un simple partenariat renforcé avec Nissan et Honda sur certaines technologies.
Malgré ces déclarations rassurantes, l’hésitation apparente de Mitsubishi laisse planer le doute sur son avenir au sein du futur mastodonte automobile nippon. Si le constructeur devait finalement faire défection, cela fragiliserait l’équilibre et les ambitions du nouveau groupe.
L’union de Nissan, Honda et Mitsubishi donnerait naissance au troisième groupe automobile mondial, avec près de huit millions de véhicules écoulés en 2022, derrière Toyota et Volkswagen.
– Une source proche du dossier
Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives pour le sort de ce projet de fusion qui pourrait redessiner le paysage automobile japonais et mondial. Mitsubishi Motors aura la lourde tâche de clarifier sa position et sa stratégie, sous le regard attentif des marchés financiers.