C’est un coup de tonnerre dans le ciel de l’aéronautique. D’après une source proche du dossier, le constructeur américain Boeing vient d’annoncer des résultats préliminaires préoccupants pour son quatrième trimestre. Une perte nette par action bien supérieure aux attentes du marché et un chiffre d’affaires en deçà des prévisions. De quoi faire trembler les investisseurs et s’interroger sur l’avenir du géant de Seattle.
Une grève aux lourdes conséquences
Pour expliquer ces contre-performances, Boeing pointe du doigt les conséquences de la grève historique menée par près de 33 000 ouvriers pendant plus de sept semaines près de Seattle. Un mouvement social qui a paralysé deux usines clés, bloquant la production des 737, 777, 767 et de plusieurs programmes militaires. Un manque à gagner considérable pour l’avionneur.
Mais ce n’est pas tout. Boeing a dû également passer dans ses comptes des charges supplémentaires à hauteur de 2,8 milliards de dollars sur ce trimestre. Un montant qui vient s’ajouter aux 5 milliards déjà enregistrés au troisième trimestre. De quoi plomber sérieusement les résultats et l’action du groupe qui a perdu plus de 3% à Wall Street suite à ces annonces.
Le spectre du 737 MAX
Difficile de ne pas faire le lien avec les déboires du programme 737 MAX, cloué au sol pendant de longs mois suite à deux crashs mortels en 2018 et 2019. Une crise sans précédent pour Boeing, tant sur le plan financier que réputationnel. Le groupe avait dû provisionner des milliards de dollars pour indemniser les compagnies clientes et modifier en profondeur son best-seller.
Même si les livraisons du MAX ont repris, l’avion n’a pas encore retrouvé son niveau de production et les commandes d’avant crise. Un manque à gagner que Boeing peine à combler malgré le rebond du trafic aérien. Et ce n’est pas le seul problème auquel doit faire face l’avionneur.
Retards en série et concurrence féroce
Sur le segment des long-courriers, l’autre vache à lait de Boeing, les nuages s’accumulent aussi. Le lancement du 777X, la nouvelle version du gros-porteur star, accumule les retards. Initialement prévu pour 2019, il ne devrait pas entrer en service avant 2025 au mieux. Un décalage qui profite à son grand rival Airbus et son A350.
Même constat pour le futur 797, censé révolutionner le segment du moyen-courrier et concurrencer les A321 d’Airbus. Annoncé en grande pompe il y a plusieurs années, le programme n’a toujours pas été lancé officiellement. Pendant ce temps, Airbus engrange les commandes et grignote des parts de marché.
« Boeing traverse une des plus graves crises de son histoire. Il faudra du temps et beaucoup d’efforts pour redresser la barre et regagner la confiance. »
– Analyse un expert du secteur qui a requis l’anonymat
Un avenir en pointillé
Alors que Boeing misait sur 2023 pour retrouver des couleurs, ces résultats jettent une ombre au tableau. Le groupe a certes quelques atouts dans sa manche comme les contrats militaires, en hausse avec les tensions géopolitiques, ou encore sa division spatiale dopée par la course à l’espace.
Mais sur le segment clé de l’aviation commerciale, la bataille s’annonce rude face à un Airbus en pleine forme et des challengers qui montent comme le chinois Comac. Pour reconquérir le ciel, Boeing va devoir retrouver le chemin de l’excellence opérationnelle et de l’innovation. Un défi de taille pour le nouveau dirigeant Dave Calhoun et ses équipes.
Les prochains mois seront déterminants pour juger de la capacité de rebond du géant américain. Les investisseurs et le monde de l’aérien scruteront les moindres signaux de redressement ou au contraire de rechute. Une chose est sûre: pour Boeing, le ciel est loin d’être dégagé.
Difficile de ne pas faire le lien avec les déboires du programme 737 MAX, cloué au sol pendant de longs mois suite à deux crashs mortels en 2018 et 2019. Une crise sans précédent pour Boeing, tant sur le plan financier que réputationnel. Le groupe avait dû provisionner des milliards de dollars pour indemniser les compagnies clientes et modifier en profondeur son best-seller.
Même si les livraisons du MAX ont repris, l’avion n’a pas encore retrouvé son niveau de production et les commandes d’avant crise. Un manque à gagner que Boeing peine à combler malgré le rebond du trafic aérien. Et ce n’est pas le seul problème auquel doit faire face l’avionneur.
Retards en série et concurrence féroce
Sur le segment des long-courriers, l’autre vache à lait de Boeing, les nuages s’accumulent aussi. Le lancement du 777X, la nouvelle version du gros-porteur star, accumule les retards. Initialement prévu pour 2019, il ne devrait pas entrer en service avant 2025 au mieux. Un décalage qui profite à son grand rival Airbus et son A350.
Même constat pour le futur 797, censé révolutionner le segment du moyen-courrier et concurrencer les A321 d’Airbus. Annoncé en grande pompe il y a plusieurs années, le programme n’a toujours pas été lancé officiellement. Pendant ce temps, Airbus engrange les commandes et grignote des parts de marché.
« Boeing traverse une des plus graves crises de son histoire. Il faudra du temps et beaucoup d’efforts pour redresser la barre et regagner la confiance. »
– Analyse un expert du secteur qui a requis l’anonymat
Un avenir en pointillé
Alors que Boeing misait sur 2023 pour retrouver des couleurs, ces résultats jettent une ombre au tableau. Le groupe a certes quelques atouts dans sa manche comme les contrats militaires, en hausse avec les tensions géopolitiques, ou encore sa division spatiale dopée par la course à l’espace.
Mais sur le segment clé de l’aviation commerciale, la bataille s’annonce rude face à un Airbus en pleine forme et des challengers qui montent comme le chinois Comac. Pour reconquérir le ciel, Boeing va devoir retrouver le chemin de l’excellence opérationnelle et de l’innovation. Un défi de taille pour le nouveau dirigeant Dave Calhoun et ses équipes.
Les prochains mois seront déterminants pour juger de la capacité de rebond du géant américain. Les investisseurs et le monde de l’aérien scruteront les moindres signaux de redressement ou au contraire de rechute. Une chose est sûre: pour Boeing, le ciel est loin d’être dégagé.