La trêve commerciale entre les États-Unis et la Chine pourrait bien être de courte durée. De retour à la Maison Blanche, Donald Trump a laissé entendre qu’il était prêt à relancer l’offensive douanière contre Pékin, reprochant à l’Empire du Milieu des pratiques déloyales et son rôle supposé dans le trafic de fentanyl.
Dès le 1er février, le président américain a annoncé l’instauration d’une taxe de 10% sur les importations chinoises, un taux certes inférieur à celui de 60% évoqué pendant sa campagne, mais qui n’en reste pas moins un coup de semonce envoyé à Pékin. La Chine a immédiatement réagi, avertissant qu’il n’y aurait « pas de gagnants » dans une guerre commerciale et promettant de défendre avec fermeté ses « intérêts nationaux ».
Un déséquilibre commercial qui fait grincer des dents à Washington
Selon les données officielles, le commerce bilatéral sino-américain a totalisé plus de 530 milliards de dollars sur les onze premiers mois de 2024. Un montant colossal qui masque cependant un profond déséquilibre en faveur de Pékin. Sur cette période, les exportations chinoises vers les États-Unis ont en effet représenté plus de 400 milliards de dollars, plaçant la Chine au deuxième rang des partenaires commerciaux de Washington, juste derrière le Mexique.
Des chiffres qui font grincer des dents outre-Atlantique. Le déficit commercial des États-Unis avec la Chine atteignait ainsi 270 milliards de dollars à fin novembre 2024 selon les douanes américaines, un gouffre abyssal qui nourrit les accusations de dumping à l’encontre de Pékin. Washington dénonce notamment le soutien massif apporté par l’État-Parti chinois à son industrie, ainsi que le traitement déséquilibré réservé aux entreprises américaines présentes en Chine.
Les leçons du premier mandat de Donald Trump
Déjà lors de son premier mandat, Donald Trump n’avait pas hésité à dégainer l’arme douanière pour tenter de rééquilibrer les échanges commerciaux avec la Chine. Des taxes avaient ainsi été imposées sur des importations chinoises représentant des centaines de milliards de dollars.
Washington exigeait notamment un meilleur accès au marché chinois, drastiquement verrouillé, et où la préférence est systématiquement accordée aux entreprises nationales. En réponse, Pékin avait répliqué en taxant les produits américains, pénalisant durement les agriculteurs d’outre-Atlantique.
Après d’âpres négociations, les deux pays étaient finalement parvenus à conclure en 2019 un accord commercial dit de « Phase 1 », instaurant une trêve bienvenue dans cette guerre des taxes. La Chine s’était alors engagée à importer pour 200 milliards de dollars de produits américains supplémentaires. Des objectifs qui n’auraient cependant pas été atteints selon de nombreux experts, en raison notamment du choc économique provoqué par la crise du Covid-19.
Biden avait opté pour une approche plus ciblée
Arrivé à la Maison Blanche en 2020, Joe Biden avait fait le choix de ne pas annuler les taxes douanières héritées de l’ère Trump, optant pour une approche plus sélective. Son administration s’était notamment focalisée sur le secteur des semi-conducteurs, avec l’objectif affiché d’empêcher l’utilisation de technologies américaines par l’armée chinoise.
Certains droits de douane avaient également été rehaussés pour contrer ce que Washington qualifie de « surcapacité industrielle » chinoise. Une manière de s’attaquer aux subventions publiques massives qui permettent aux industriels chinois d’inonder les marchés de produits à bas coûts. Les taxes sur les véhicules électriques avaient par exemple été multipliées par quatre pour atteindre 100%.
Vers de nouvelles négociations sous haute tension ?
Si Donald Trump n’a pour l’instant signé aucun décret sur le dossier commercial, ses menaces de nouvelles taxes douanières sont prises très au sérieux par les marchés. Beaucoup y voient une manière de faire pression sur Pékin pour ouvrir de nouvelles négociations.
Le président américain a d’ailleurs demandé un examen approfondi des pratiques commerciales chinoises, dont les conclusions sont attendues pour avril prochain. Il a également brandi la menace de droits de douane supplémentaires en cas de refus de trouver un repreneur américain à l’application TikTok, détenue par des capitaux chinois.
L’absence de mesure immédiate peut suggérer que Trump est ouvert à de nouvelles négociations avec Pékin.
Les économistes de la banque HSBC
Une situation d’incertitude prolongée qui pourrait néanmoins continuer à « plomber la confiance » préviennent-ils aussi. Les relations sino-américaines s’annoncent à nouveau sous haute tension pour les prochains mois. Avec en toile de fond, le spectre d’une intensification de la guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales.
Après d’âpres négociations, les deux pays étaient finalement parvenus à conclure en 2019 un accord commercial dit de « Phase 1 », instaurant une trêve bienvenue dans cette guerre des taxes. La Chine s’était alors engagée à importer pour 200 milliards de dollars de produits américains supplémentaires. Des objectifs qui n’auraient cependant pas été atteints selon de nombreux experts, en raison notamment du choc économique provoqué par la crise du Covid-19.
Biden avait opté pour une approche plus ciblée
Arrivé à la Maison Blanche en 2020, Joe Biden avait fait le choix de ne pas annuler les taxes douanières héritées de l’ère Trump, optant pour une approche plus sélective. Son administration s’était notamment focalisée sur le secteur des semi-conducteurs, avec l’objectif affiché d’empêcher l’utilisation de technologies américaines par l’armée chinoise.
Certains droits de douane avaient également été rehaussés pour contrer ce que Washington qualifie de « surcapacité industrielle » chinoise. Une manière de s’attaquer aux subventions publiques massives qui permettent aux industriels chinois d’inonder les marchés de produits à bas coûts. Les taxes sur les véhicules électriques avaient par exemple été multipliées par quatre pour atteindre 100%.
Vers de nouvelles négociations sous haute tension ?
Si Donald Trump n’a pour l’instant signé aucun décret sur le dossier commercial, ses menaces de nouvelles taxes douanières sont prises très au sérieux par les marchés. Beaucoup y voient une manière de faire pression sur Pékin pour ouvrir de nouvelles négociations.
Le président américain a d’ailleurs demandé un examen approfondi des pratiques commerciales chinoises, dont les conclusions sont attendues pour avril prochain. Il a également brandi la menace de droits de douane supplémentaires en cas de refus de trouver un repreneur américain à l’application TikTok, détenue par des capitaux chinois.
L’absence de mesure immédiate peut suggérer que Trump est ouvert à de nouvelles négociations avec Pékin.
Les économistes de la banque HSBC
Une situation d’incertitude prolongée qui pourrait néanmoins continuer à « plomber la confiance » préviennent-ils aussi. Les relations sino-américaines s’annoncent à nouveau sous haute tension pour les prochains mois. Avec en toile de fond, le spectre d’une intensification de la guerre commerciale entre les deux premières économies mondiales.