Une enquête publiée ce jeudi par l’UFC-Que Choisir et Générations Futures sonne l’alarme : un « polluant éternel » a été détecté dans l’eau potable d’une grande majorité des villes françaises testées. L’acide trifluoroacétique (TFA), pratiquement indestructible dans l’environnement, dépasse à lui seul dans 20 communes sur 30 la norme européenne qui entrera pleinement en vigueur en 2026. Face à cette menace sournoise pour notre santé, les autorités et opérateurs doivent impérativement renforcer la surveillance et accélérer les solutions de traitement.
Un polluant éternel présent dans 80% des villes testées
Sur les 30 communes où l’UFC-Que Choisir et Générations Futures sont allés prélever de l’eau du robinet, 24 se sont révélées positives à la présence de TFA, un composé de la famille des substances perfluoroalkylées (PFAS). Un chiffre alarmant qui illustre l’ampleur de la contamination de nos ressources en eau par cette substance quasi-indestructible, capable de s’accumuler durablement dans l’environnement.
Plus préoccupant encore, la concentration en TFA dépasse à elle seule, dans 2 communes sur 3, le seuil réglementaire européen de 100 nanogrammes/litre pour la somme de 20 PFAS, qui doit s’appliquer en 2026. Paris se classe 2ème avec 6200 ng/l, juste derrière Moussac dans le Gard (13000 ng/l), près d’un site de production de TFA par Solvay jusqu’en 2022. Un triste podium complété par Bruxerolles dans la Vienne (2600 ng/l).
Des risques sanitaires encore mal connus
Si le TFA semble moins toxique que d’autres PFAS comme le PFOA ou le PFOS, interdits en Europe, les incertitudes demeurent sur ses effets sanitaires à long terme. En cas d’exposition prolongée, certaines études pointent des risques potentiels sur la fertilité ou le développement de cancers.
Si une substance active est un perturbateur endocrinien, alors ses métabolites doivent être considérés par défaut comme pertinents.
Pauline Cervan, toxicologue de Générations Futures
Or le TFA provient souvent de la dégradation du flufénacet, un herbicide classé perturbateur endocrinien par l’EFSA en 2022. Il devrait donc faire l’objet de contrôles, ce qui n’est quasiment jamais le cas selon l’enquête.
Un traitement de l’eau plus complexe et coûteux
Autre difficulté, le TFA est moins bien retenu par les techniques de décontamination actuelles de l’eau, du fait de sa petite taille moléculaire. Les usines devront donc investir dans des systèmes plus performants mais onéreux pour l’éliminer efficacement.
Face à ce constat inquiétant, les associations appellent les autorités à renforcer d’urgence la surveillance du TFA et des PFAS dans l’eau, et à accélérer la mise en place de solutions de traitement adaptées. Elles jugent aussi la réglementation française actuelle bien trop laxiste et réclament l’application du principe de précaution.
Que faire en attendant pour limiter les risques ?
En attendant des actions concrètes, certains conseils peuvent aider à réduire son exposition aux PFAS dans l’eau du robinet :
- Privilégier l’eau en bouteille pour la consommation, en particulier pour les femmes enceintes et jeunes enfants
- Installer à domicile des systèmes de filtration efficaces contre les PFAS (osmose inverse, charbon actif)
- Interpeller ses élus locaux et son opérateur sur les mesures prises face à cette pollution invisible
Sans attendre, chacun à son niveau doit prendre ses responsabilités pour garantir une eau potable saine, face à ces polluants éternels qui menacent durablement notre santé et notre environnement. Les résultats de cette enquête doivent être un électrochoc pour enclencher une réaction rapide et à la hauteur des enjeux.
Face à ce constat inquiétant, les associations appellent les autorités à renforcer d’urgence la surveillance du TFA et des PFAS dans l’eau, et à accélérer la mise en place de solutions de traitement adaptées. Elles jugent aussi la réglementation française actuelle bien trop laxiste et réclament l’application du principe de précaution.
Que faire en attendant pour limiter les risques ?
En attendant des actions concrètes, certains conseils peuvent aider à réduire son exposition aux PFAS dans l’eau du robinet :
- Privilégier l’eau en bouteille pour la consommation, en particulier pour les femmes enceintes et jeunes enfants
- Installer à domicile des systèmes de filtration efficaces contre les PFAS (osmose inverse, charbon actif)
- Interpeller ses élus locaux et son opérateur sur les mesures prises face à cette pollution invisible
Sans attendre, chacun à son niveau doit prendre ses responsabilités pour garantir une eau potable saine, face à ces polluants éternels qui menacent durablement notre santé et notre environnement. Les résultats de cette enquête doivent être un électrochoc pour enclencher une réaction rapide et à la hauteur des enjeux.