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Friedrich Merz : L’Allemagne doit retrouver sa place sur la scène internationale

Friedrich Merz, grand favori des législatives allemandes, entend redonner à l'Allemagne toute sa place sur l'échiquier mondial. Le conservateur promet un leadership fort, aux antipodes de l'effacement d'Olaf Scholz. Un virage à 180° pour la diplomatie de Berlin ?

Un vent de changement pourrait bientôt souffler sur la politique étrangère de l’Allemagne. Friedrich Merz, chef de l’opposition conservatrice et grand favori des élections législatives du 23 février, entend en effet redonner au pays toute sa place sur la scène internationale. Fini la diplomatie en retrait d’Olaf Scholz, place à un leadership allemand assumé en Europe et dans le monde.

Une nouvelle ère diplomatique pour l’Allemagne ?

Depuis plusieurs années, et particulièrement sous la coalition menée par le social-démocrate Olaf Scholz, l’Allemagne semble avoir délaissé son rôle moteur au sein de l’Union Européenne. Un effacement qui exaspère nombre de ses partenaires, à l’image de ce leader européen lançant à Scholz lors d’un sommet : « Olaf, dis quelque chose ! ».

Pour Friedrich Merz, il est grand temps que Berlin retrouve sa place et son influence. Européen convaincu, l’homme fort de la CDU/CSU promet que sous sa houlette, l’Allemagne montrera « sa force » et jouera un rôle « de premier plan » en Europe. Fini l’attentisme, place à un leadership clair et affirmé.

Réorganiser la diplomatie allemande

Pour y parvenir, le conservateur souhaite réorganiser en profondeur la politique étrangère du pays. Principale mesure : donner à la chancellerie davantage de prérogatives diplomatiques, afin d’éviter la cacophonie ministérielle constatée ces dernières années sur des dossiers aussi cruciaux que l’Ukraine ou la Chine.

Un « Conseil de sécurité nationale » serait ainsi créé, chargé de définir une ligne claire et cohérente. Car pour Merz, l’Allemagne doit enfin se doter d’une vision stratégique en phase avec son poids économique et démographique. Berlin ne peut plus se contenter de compter sur ses alliés pour assurer sa sécurité.

Renforcer la défense, un défi de taille

Sur le plan militaire justement, les défis sont immenses. Si Friedrich Merz promet d’assurer à la Bundeswehr des moyens pérennes, son camp reste divisé sur un assouplissement des règles d’endettement, pourtant nécessaire pour atteindre les objectifs de dépenses.

Car malgré un effort budgétaire inédit depuis l’invasion de l’Ukraine, l’Allemagne reste à la traîne par rapport à certains voisins comme la Pologne. Varsovie pourrait ainsi devenir le premier partenaire des États-Unis dans la région, au détriment de Berlin.

Convaincre une opinion réticente

Outre ces contraintes matérielles, Friedrich Merz devra aussi composer avec une opinion publique allemande traditionnellement réticente à un engagement international accru. Seuls 39% des Allemands y sont aujourd’hui favorables, contre 54% en 2021.

Traumatisée par les horreurs du nazisme, l’Allemagne rechigne encore à assortir sa puissance économique d’un véritable leadership politique et militaire. Un héritage que même un atlantiste convaincu comme Merz aura du mal à dépasser rapidement.

Un virage salutaire mais semé d’embûches

S’il est élu, Friedrich Merz aura donc fort à faire pour concrétiser ses ambitions diplomatiques. Entre réorganisation des structures, hausse des budgets militaires et évolution des mentalités, le chantier s’annonce titanesque.

Mais pour beaucoup d’observateurs, ce virage est plus que nécessaire si l’Allemagne veut peser à la hauteur de son rang. Reste à savoir si le prochain chancelier, quel qu’il soit, aura la volonté et les moyens de ses ambitions. L’avenir de la diplomatie allemande, et peut-être de l’Europe, en dépend.

Outre ces contraintes matérielles, Friedrich Merz devra aussi composer avec une opinion publique allemande traditionnellement réticente à un engagement international accru. Seuls 39% des Allemands y sont aujourd’hui favorables, contre 54% en 2021.

Traumatisée par les horreurs du nazisme, l’Allemagne rechigne encore à assortir sa puissance économique d’un véritable leadership politique et militaire. Un héritage que même un atlantiste convaincu comme Merz aura du mal à dépasser rapidement.

Un virage salutaire mais semé d’embûches

S’il est élu, Friedrich Merz aura donc fort à faire pour concrétiser ses ambitions diplomatiques. Entre réorganisation des structures, hausse des budgets militaires et évolution des mentalités, le chantier s’annonce titanesque.

Mais pour beaucoup d’observateurs, ce virage est plus que nécessaire si l’Allemagne veut peser à la hauteur de son rang. Reste à savoir si le prochain chancelier, quel qu’il soit, aura la volonté et les moyens de ses ambitions. L’avenir de la diplomatie allemande, et peut-être de l’Europe, en dépend.

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