Le paiement des péages autoroutiers par téléphone portable fait débat depuis qu’un utilisateur de TikTok a affirmé avoir reçu une lourde amende pour avoir réglé avec Apple Pay. Cette polémique a fait réagir jusqu’au plus haut sommet de l’État, le Président Emmanuel Macron s’exprimant directement sur le réseau social pour promettre une solution.
Une réponse présidentielle surprise sur TikTok
Dans une vidéo publiée mercredi soir sur son compte officiel, Emmanuel Macron s’est adressé à deux influenceurs TikTok, dont celui ayant relaté sa mésaventure au péage. Sur un ton mi-sérieux mi-amusé, le chef de l’État a déclaré : « Je crois qu’en 2025, on doit pouvoir payer au péage avec son téléphone. J’ai passé le dossier au ministre de l’Intérieur et on va collectivement régler ça. »
Cette intervention présidentielle inédite sur le réseau social prisé des jeunes vise à rassurer les automobilistes adeptes des moyens de paiement dématérialisés. Car comme l’a confirmé un avocat spécialisé dans le droit routier, utiliser son smartphone comme moyen de paiement au volant constitue actuellement une infraction au Code de la route, passible d’une amende et d’un retrait de points.
Un cadre légal à moderniser
Si la réaction d’Emmanuel Macron peut paraître anecdotique, elle soulève en réalité un vrai problème d’adaptation du droit à l’évolution des usages. Le développement du paiement mobile, encouragé dans de nombreux domaines, se heurte ici à une réglementation conçue à une époque où les smartphones n’existaient pas.
Comme l’a souligné le Président, il apparaît nécessaire de faire évoluer le cadre légal pour permettre l’utilisation en toute sérénité des moyens de paiement digitaux aux péages, dans le respect de la sécurité routière. Cela impliquera probablement de définir des conditions précises d’utilisation pour éviter toute distraction au volant.
Vers une dématérialisation des péages
Au-delà de la question du paiement par téléphone, c’est toute l’expérience du passage au péage qui pourrait être repensée à l’avenir. Plusieurs pays ont déjà expérimenté des systèmes de péage entièrement dématérialisés, où la reconnaissance des plaques d’immatriculation permet de facturer automatiquement le trajet, sans qu’il soit nécessaire de s’arrêter à une barrière.
Si la France n’en est pas encore là, la sortie d’Emmanuel Macron laisse à penser qu’une réflexion est engagée pour moderniser le paiement des péages autoroutiers. En attendant une éventuelle révolution technologique, autoriser l’utilisation d’Apple Pay et consorts permettrait déjà de faciliter grandement la vie des conducteurs.
Une attention nouvelle portée aux réseaux sociaux
Au-delà du fond, cette prise de parole présidentielle fait date par sa forme. Qu’un sujet a priori aussi spécifique et technique que le paiement aux péages soit abordé directement par le chef de l’État sur TikTok témoigne de la place prise par les réseaux sociaux dans le débat public.
En s’adressant sans intermédiaire aux utilisateurs de la plateforme, en particulier aux jeunes, Emmanuel Macron esquisse une nouvelle façon de faire de la politique, plus directe et réactive. Une manière aussi de montrer que l’exécutif est à l’écoute des préoccupations du quotidien exprimées sur ces nouveaux médias.
Des annonces à concrétiser
Reste maintenant à transformer l’essai et à concrétiser rapidement les annonces présidentielles. Car si la petite phrase d’Emmanuel Macron a été largement relayée et saluée, elle suscite aussi une certaine prudence.
Les automobilistes attendent des actes, pas seulement des paroles. Il faudra que le gouvernement clarifie rapidement comment il compte modifier la réglementation et dans quel délai le paiement mobile sera autorisé aux péages.
Un représentant d’association d’usagers de la route
Les prochains mois diront si le coup de communication présidentiel aura permis de résoudre concrètement un problème bien réel ou s’il aura surtout servi à démontrer la capacité d’Emmanuel Macron à générer le buzz sur TikTok. Les conducteurs verbalisés pour avoir voulu payer avec leur smartphone espèrent en tout cas que leurs amendes ne resteront pas longtemps d’actualité.
