Bordeaux est sous le choc après l’agression violente de deux adolescentes de 13 ans par un homme de 23 ans issu de la mouvance islamiste radicale. Les faits se sont déroulés dimanche 2 juin en fin d’après-midi, à un arrêt de tramway de la place des Quinconces, en plein cœur de la ville.
Alors que les jeunes filles attendaient sagement le tramway, l’individu les a abordées en leur reprochant avec véhémence d’être habillées trop court à son goût. Après les avoir copieusement insultées, il a saisi l’une d’elles par le bras et tiré sur sa jupe, avant de faire subir le même sort à son amie.
Un profil inquiétant de multirécidiviste
L’agresseur, un Bordelais de 23 ans bien connu des services de police, a rapidement été interpellé par une patrouille qui passait par là. Il s’avère que ce jeune homme radicalisé faisait déjà l’objet d’une mesure individuelle de contrôle administratif et de surveillance qu’il avait allègrement violée le jour du passage de la flamme olympique dans la capitale girondine. Ce qui lui avait d’ailleurs valu une première arrestation.
La question de la radicalisation en prison
Cette affaire met une nouvelle fois en lumière l’épineuse question de la radicalisation islamiste au sein des prisons françaises. Malgré les efforts des pouvoirs publics ces dernières années, force est de constater que les détenus les plus vulnérables restent une proie facile pour les recruteurs extrémistes qui sévissent derrière les barreaux.
Il est urgent de renforcer les dispositifs de prévention et de suivi des personnes radicalisées, notamment à leur sortie de détention, afin d’éviter les risques de récidive.
– Un expert en lutte contre le terrorisme
Le port de vêtements religieux en question
Par ailleurs, cet événement relance inévitablement le débat sur le port de vêtements considérés comme religieux ou “pudiques” dans l’espace public. Si pour certains, il s’agit d’une liberté fondamentale relevant de la sphère privée, d’autres y voient un signe ostentatoire et prosélyte remettant en cause les principes de laïcité et d’égalité hommes-femmes.
- Pour les partisans d’une laïcité stricte, légiférer sur les tenues serait nécessaire
- Les défenseurs des libertés individuelles mettent en garde contre les dérives liberticides
Quoi qu’il en soit, cette agression gratuite et particulièrement choquante, perpétrée sur deux très jeunes filles, ne manquera pas de renforcer le sentiment d’insécurité déjà palpable dans les grandes villes, notamment dans les transports en commun. Les pouvoirs publics devront apporter des réponses fermes face à ce type de comportements inacceptables, tout en évitant les amalgames et la stigmatisation de toute une communauté.
Une enquête approfondie devra déterminer si l’acte relève d’une simple dérive individuelle ou s’il s’inscrit dans un contexte plus large de radicalisation violente. En attendant, l’agresseur a été placé en détention provisoire et devra répondre de ses actes devant la justice. Les victimes, elles, devront surmonter le traumatisme de cette agression qui aurait pu avoir des conséquences bien plus graves encore.