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Le Soudan du Sud ordonne le blocage des réseaux sociaux suite aux violentes manifestations

Le Soudan du Sud prend une mesure choc en bloquant l'accès aux réseaux sociaux suite à de violentes manifestations. Découvrez les dessous d'une décision controversée qui soulève de nombreuses questions sur la liberté d'expression et la stabilité de la région.

Le Soudan du Sud traverse une période tumultueuse. Suite à la mort tragique de 29 ressortissants sud-soudanais dans le pays voisin, le Soudan, de violentes manifestations ont éclaté dans la capitale Juba la semaine dernière. Face à l’escalade des tensions, le gouvernement sud-soudanais a pris une décision radicale : ordonner le blocage des réseaux sociaux pour une durée pouvant aller jusqu’à 90 jours.

Une réaction gouvernementale controversée

Selon une directive envoyée mercredi aux fournisseurs d’accès internet du pays, l’Autorité nationale de la Communication (NCA) exige le blocage de l’accès à Facebook, TikTok et autres plateformes de médias sociaux dès minuit. Une décision qui suscite de vives réactions et soulève des inquiétudes quant à la liberté d’expression.

Le directeur général de la NCA justifie cette mesure par la propagation de contenus violents liés aux récentes attaques contre les Sud-Soudanais au Soudan voisin. D’après lui, ces publications « violent les lois locales et constituent une menace importante pour la sécurité publique et la santé mentale ».

Un blocus confirmé par les opérateurs

Plusieurs grands groupes de télécommunications du Soudan du Sud, dont MTN, Zain et Digitel, ont confirmé la suspension des services pour une période pouvant aller de 30 à 90 jours. Les clients n’auront donc plus accès à ces plateformes via les réseaux concernés pendant cette durée.

Des tensions qui dégénèrent

Tout a commencé jeudi dernier lorsque des informations ont fait état du meurtre de 29 Sud-Soudanais au Soudan, pays en proie à la guerre. Des manifestations ont alors éclaté à Juba, dégénérant rapidement en pillages de commerces soudanais. Les violences se sont ensuite propagées à travers le pays, causant la mort de 16 Soudanais.

Les ressortissants au Soudan ont été la proie de violentes attaques qui ont conduit à des morts de femmes et d’enfants, capturées par des vidéos et partagées sur les réseaux sociaux sans aucune considération.

Napoleon Adok Gai, directeur général de la NCA

Des mesures d’urgence instaurées

Face à cette situation explosive, les autorités sud-soudanaises ont rapidement réagi en instaurant un couvre-feu nocturne. Le président Salva Kiir a également appelé la population « à la retenue » dans une allocution solennelle.

Mais le blocage des réseaux sociaux reste la mesure la plus controversée. Si le gouvernement y voit un moyen de juguler la propagation de la violence, nombreux sont ceux qui dénoncent une atteinte à la liberté d’expression et un obstacle à la circulation de l’information en cette période de crise.

Une stabilité précaire

Le Soudan du Sud, qui a obtenu son indépendance du Soudan en 2011, est malheureusement coutumier de l’instabilité. De nombreux Sud-Soudanais ont trouvé refuge au Soudan voisin pour fuir les conflits chroniques qui minent leur pays. Mais la guerre civile qui a éclaté au Soudan en 2023 a contraint beaucoup d’entre eux à faire le chemin inverse.

Ces derniers événements tragiques et la réaction musclée du gouvernement sud-soudanais illustrent une nouvelle fois la fragilité de la situation dans cette région du monde. Entre tensions ethniques, conflits frontaliers et restrictions des libertés, le chemin vers une paix durable s’annonce encore long et semé d’embûches pour les deux Soudans.

Reste à voir si le blocage des réseaux sociaux parviendra effectivement à apaiser les tensions ou s’il ne fera qu’attiser un peu plus le ressentiment d’une population éprouvée. Une chose est sûre : le monde entier gardera un œil attentif sur l’évolution de la situation dans cette poudrière de l’Afrique de l’Est.

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