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L’industrie sidérurgique européenne en crise appelle à l’aide

La sidérurgie européenne est en crise. Des milliers d'emplois sont menacés face à la concurrence chinoise et au coût de l'énergie. Le secteur attend un soutien urgent de l'UE. Quelles mesures pour sauver cette industrie historique ?

L’industrie sidérurgique européenne sonne l’alarme. Confrontée à une crise sans précédent, elle appelle l’Union Européenne à la rescousse. Des milliers d’emplois sont en jeu face à la concurrence déloyale des importations à bas coût, notamment de Chine, et l’explosion du coût de l’énergie. Le secteur réclame des mesures urgentes pour sa survie.

La sidérurgie européenne au bord du gouffre

Selon une source proche d’un grand groupe sidérurgique européen, tous les sites de production d’acier du continent pourraient fermer d’ici 2025 si rien n’est fait. Un constat alarmant partagé par l’ensemble de la profession. En France comme en Allemagne, des milliers de suppressions de postes sont déjà annoncées.

Les sidérurgistes pointent du doigt plusieurs facteurs expliquant cette situation critique :

  • Le coût de l’énergie, devenu insoutenable pour cette industrie très énergivore
  • La surproduction mondiale d’acier, surtout venant de Chine
  • Le niveau élevé des importations à bas prix en Europe
  • Le manque de demande sur le marché intérieur européen

Les chiffres donnent le vertige. Chaque année, la surcapacité mondiale atteint 550 à 600 millions de tonnes, soit 4 à 5 fois la production européenne. Rien que la Chine a exporté entre 100 et 120 millions de tonnes en 2022, l’équivalent de toute la consommation de l’UE !

Des mesures de soutien réclamées d’urgence

Alors que les États-Unis protègent leur marché national par tous les moyens, l’Europe apparaît bien désarmée. Les professionnels demandent la mise en place rapide de plusieurs mesures :

  • Un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières efficace
  • Un renforcement des mesures de sauvegarde commerciale
  • Des conditions de concurrence loyale, notamment sur le coût du CO2
  • Un plan de soutien européen dédié à la sidérurgie

Si l’Europe ne décide pas de protéger son marché de la concurrence déloyale, alors ce sont des pans entiers de notre industrie qui vont disparaître à brève échéance. Ce n’est pas du catastrophisme, c’est malheureusement la réalité pure et simple.

Un représentant de la sidérurgie française

L’avenir de la sidérurgie européenne en question

Au-delà des emplois directement menacés, c’est tout un écosystème industriel qui pourrait s’effondrer en cas de disparition de la sidérurgie européenne. De nombreux secteurs en dépendent comme l’automobile, la construction, l’électroménager…

Alors que l’UE s’est historiquement construite autour du charbon et de l’acier dans les années 50, l’heure est grave. Sans un sursaut rapide des autorités européennes, cette industrie pourrait connaître le même sort que les hauts-fourneaux : s’éteindre à jamais. Les sidérurgistes attendent des décisions fortes dès mars prochain.

Quel avenir pour une sidérurgie décarbonée ?

Malgré la crise, certains groupes misent sur la décarbonation pour assurer leur survie à long terme. C’est le cas d’ArcelorMittal qui prévoyait d’investir 1,8 milliard d’euros dans des projets en ce sens à Dunkerque et Fos-sur-Mer. Mais faute de soutien public suffisant, ces investissements sont gelés pour l’instant.

La sidérurgie européenne joue donc sa survie à court terme, mais aussi sa capacité à se transformer pour relever le défi climatique. Un dilemme cornélien qui nécessitera des arbitrages forts de Bruxelles. L’acier européen est peut-être entré dans l’ère de son dernier combat.

Malgré la crise, certains groupes misent sur la décarbonation pour assurer leur survie à long terme. C’est le cas d’ArcelorMittal qui prévoyait d’investir 1,8 milliard d’euros dans des projets en ce sens à Dunkerque et Fos-sur-Mer. Mais faute de soutien public suffisant, ces investissements sont gelés pour l’instant.

La sidérurgie européenne joue donc sa survie à court terme, mais aussi sa capacité à se transformer pour relever le défi climatique. Un dilemme cornélien qui nécessitera des arbitrages forts de Bruxelles. L’acier européen est peut-être entré dans l’ère de son dernier combat.

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