Coup de théâtre au Palais du Luxembourg. Le Sénat vient d’adopter un amendement surprenant qui prévoit la suppression pure et simple du Haut-commissariat au Plan (HCP), une instance gouvernementale jusqu’à présent dirigée par François Bayrou. Cette décision intervient quelques semaines seulement après la nomination de ce dernier au poste de Premier ministre, suscitant de nombreuses interrogations sur les motivations et les conséquences d’un tel choix.
Le Sénat pointe du doigt l’utilité controversée du HCP
C’est la sénatrice centriste Nathalie Goulet qui est à l’origine de cet amendement choc. Selon elle, le Haut-commissariat au Plan « a peiné à convaincre de son utilité » depuis sa résurrection en 2020 par Emmanuel Macron, dans le sillage de la crise du Covid-19. Pour étayer ses propos, l’élue s’appuie notamment sur les conclusions d’un rapport de contrôle budgétaire au vitriol, publié en septembre dernier par son collègue Christopher Szczurek (Rassemblement National).
La direction du HCP était pour le moins carencée et fortement incarnée par François Bayrou. Maintenant qu’il a d’autres fonctions, le Haut-Commissariat est à la dérive.
Nathalie Goulet, sénatrice centriste
Face à ce constat implacable, la solution prônée par la sénatrice est radicale : supprimer le HCP et transférer ses missions à France Stratégie, un autre organisme rattaché à Matignon et chargé d’éclairer les choix de l’exécutif. « Ce sera un peu plus clair, un peu plus efficace, et 1,9 million d’euros moins cher », assure-t-elle, en référence au budget annuel alloué au Haut-commissariat.
Le gouvernement ouvert à une « rationalisation » des instances
Si l’amendement a été adopté par le Sénat, le gouvernement ne s’y est pas fermement opposé. La porte-parole de l’exécutif, Sophie Primas, a même laissé entendre sur BFMTV qu’il s’agissait d’une « recommandation du Premier ministre de fusionner le HCP avec d’autres agences », dans un souci affiché de réaliser des économies dans le budget 2025.
Une manière habile de ne pas froisser la majorité sénatoriale de droite et du centre, tout en préparant le terrain à une éventuelle refonte plus large du paysage des instances gouvernementales. François Bayrou, pourfendeur de longue date du « mille-feuille administratif », ne devrait pas s’y opposer.
Des questions en suspens sur l’avenir du « macronisme »
Reste que cette suppression du Haut-commissariat au Plan, créé à l’origine par le Général de Gaulle, a valeur de symbole. Au-delà des enjeux budgétaires et organisationnels, c’est un pan de la « méthode Macron » qui semble remis en cause, à travers la figure de François Bayrou. Ce dernier, dont la nomination surprise à Matignon en juin dernier avait déjà suscité des remous, sort fragilisé de cet épisode.
Certains y voient le signe d’un macronisme finissant, qui peine à imprimer sa marque dans un paysage politique chamboulé par les dernières élections. D’autres, au contraire, font le pari d’un « nouveau départ » pour l’exécutif, dans une logique de rationalisation et de clarification de l’action publique. Quoi qu’il en soit, cette polémique estivale ne manquera pas de nourrir les débats de la rentrée sur les orientations et la méthode du nouveau gouvernement Bayrou.
En bref :
- Le Sénat a voté la suppression du Haut-commissariat au Plan, instance dirigée par François Bayrou jusqu’à sa nomination à Matignon
- La sénatrice centriste Nathalie Goulet pointe l’inutilité de cette structure et propose de transférer ses missions à France Stratégie
- Le gouvernement semble ouvert à une rationalisation des instances, dans un souci d’économies budgétaires
- Cette polémique interroge sur l’avenir du « macronisme » et les orientations de la nouvelle équipe gouvernementale
Reste que cette suppression du Haut-commissariat au Plan, créé à l’origine par le Général de Gaulle, a valeur de symbole. Au-delà des enjeux budgétaires et organisationnels, c’est un pan de la « méthode Macron » qui semble remis en cause, à travers la figure de François Bayrou. Ce dernier, dont la nomination surprise à Matignon en juin dernier avait déjà suscité des remous, sort fragilisé de cet épisode.
Certains y voient le signe d’un macronisme finissant, qui peine à imprimer sa marque dans un paysage politique chamboulé par les dernières élections. D’autres, au contraire, font le pari d’un « nouveau départ » pour l’exécutif, dans une logique de rationalisation et de clarification de l’action publique. Quoi qu’il en soit, cette polémique estivale ne manquera pas de nourrir les débats de la rentrée sur les orientations et la méthode du nouveau gouvernement Bayrou.
En bref :
- Le Sénat a voté la suppression du Haut-commissariat au Plan, instance dirigée par François Bayrou jusqu’à sa nomination à Matignon
- La sénatrice centriste Nathalie Goulet pointe l’inutilité de cette structure et propose de transférer ses missions à France Stratégie
- Le gouvernement semble ouvert à une rationalisation des instances, dans un souci d’économies budgétaires
- Cette polémique interroge sur l’avenir du « macronisme » et les orientations de la nouvelle équipe gouvernementale