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L’Argentine Prête à Quitter le Mercosur Pour un Accord avec les États-Unis

L'Argentine est prête à faire d'importants sacrifices pour booster son économie. Le président Javier Milei n'exclut pas de quitter le Mercosur si cela peut débloquer un accord de libre-échange avec les États-Unis. Une annonce choc qui pourrait redistribuer les cartes du commerce en Amérique du Sud...

Le président argentin nouvellement élu, Javier Milei, a fait une déclaration fracassante lors du Forum économique de Davos ce mercredi. Interrogé sur la possibilité de quitter le Mercosur, le marché commun sud-américain, pour conclure un accord de libre-échange avec les États-Unis, le chef d’État ultralibéral n’a pas hésité une seconde. « S’il c’était une condition extrême, oui », a-t-il affirmé sans détour.

Cette annonce intervient alors que Javier Milei avait déjà exprimé en décembre dernier son souhait de promouvoir un traité de libre-échange avec les États-Unis en 2025, désormais dirigés par son allié Donald Trump. « Nous travaillons très dur dans cette direction », a insisté le président argentin, déterminé à ouvrir son pays au commerce avec la première puissance mondiale.

Un Mercosur bridant pour l’Argentine ?

Si Javier Milei se montre prêt à un tel sacrifice, c’est que le Mercosur peut représenter un frein pour les ambitions commerciales de l’Argentine. En effet, ce bloc régional qui rassemble le Brésil, l’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et récemment la Bolivie, n’autorise théoriquement aucune négociation bilatérale sans l’accord des autres membres. Un principe qui avait d’ailleurs suscité des tensions en 2022 lorsque l’Uruguay avait entamé des discussions avec la Chine.

Toutefois, le président argentin se veut rassurant et estime qu’il existe des mécanismes au sein du Mercosur pour parvenir à un accord avec les États-Unis sans devoir nécessairement quitter l’alliance. Il assure travailler avec ses partenaires sud-américains pour faire en sorte que le Mercosur « ne soit pas un obstacle à la progression vers le libre-échange ».

Vers une refonte des relations commerciales en Amérique du Sud

Cette prise de position de l’Argentine pourrait bien redistribuer les cartes du commerce international en Amérique du Sud. Alors que le Mercosur vient tout juste de conclure un accord historique avec l’Union Européenne après plus de 20 ans de négociations, certains pays comme la France tentent déjà de rallier des soutiens pour bloquer sa ratification.

Dans ce contexte, la perspective d’un accord de libre-échange entre l’Argentine et les États-Unis serait un véritable coup de tonnerre. Cela pourrait inciter d’autres pays du Mercosur à suivre le mouvement et à chercher eux aussi des partenariats bilatéraux, au risque de fragiliser la cohésion du bloc.

L’économie argentine à la croisée des chemins

Pour Javier Milei, un rapprochement commercial avec les États-Unis semble en tout cas indispensable pour dynamiser l’économie argentine. Le pays traverse en effet une crise économique aigüe depuis plusieurs années, avec une inflation et un endettement records qui pénalisent lourdement la croissance et le pouvoir d’achat.

En ouvrant grand les portes du marché américain aux produits argentins, un accord de libre-échange permettrait de doper les exportations et d’attirer davantage d’investissements étrangers. Une bouffée d’oxygène plus que nécessaire pour le pays. Reste à savoir si les gains espérés seront suffisants pour compenser un éventuel affaiblissement du Mercosur.

Les prochains mois s’annoncent donc décisifs pour l’avenir économique de l’Argentine et plus largement pour l’architecture du commerce international en Amérique du Sud. Entre volonté de s’ouvrir au monde et nécessité de préserver une intégration régionale chèrement acquise, Javier Milei va devoir jouer serré pour défendre au mieux les intérêts de son pays, quitte à bousculer certains équilibres établis.

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