C’est une soirée européenne que le Stade Brestois voudra vite effacer des mémoires. Opposés au Shakhtar Donetsk lors de la 7e journée de Ligue des Champions, les hommes d’Éric Roy ont subi la loi des Ukrainiens, s’inclinant 2-0 dans un match à sens unique. Malgré une opposition vaillante, les Bretons ont craqué sur des erreurs individuelles et un manque cruel d’efficacité offensive. Retour sur les tops et flops de cette rencontre déséquilibrée.
Le Shakhtar, une leçon d’expérience européenne
Malgré une longue période sans match officiel, le Shakhtar a livré une prestation aboutie, digne de son statut d’habitué de la scène continentale. Solide défensivement avec un bloc compact emmené par l’impérial Bondar, les Ukrainiens ont su hausser leur intensité dans les moments clés pour faire plier des Brestois accrocheurs. Portés par la vitesse et la technique de leurs ailiers brésiliens, ils ont intelligemment géré leur avantage, ne laissant que des miettes à leurs adversaires. Une démonstration de maîtrise et d’expérience au plus haut niveau.
Bizot et Chardonnet, des erreurs qui coûtent cher
Si Brest a sombré, c’est en grande partie à cause de deux de ses cadres. Le capitaine Brendan Chardonnet, d’abord, coupable d’un contrôle raté ayant profité à Kevin Macedo pour l’ouverture du score. Puis Marco Bizot, malgré une performance globale sérieuse, a précipité la chute des siens en commettant une faute évitable sur une sortie ratée face à Azarovi. Un penalty logique, synonyme de break pour les visiteurs. Deux erreurs individuelles qui illustrent les largesses défensives brestoises du soir.
L’attaque brestoise muselée
Alignés en pointe, Ludovic Ajorque et Mama Baldé n’ont pas existé, étouffés par l’intensité défensive adverse. Le premier n’a jamais pu servir de point d’appui efficace, quand le second s’est heurté à l’infranchissable Bondar. Entré en cours de jeu, Sima, meilleur buteur brestois de la compétition, n’a pas fait mieux, symbolisant l’impuissance offensive des locaux. Un manque de tranchant criant qui explique en grande partie ce revers logique.
Pereira Lage et Lala, symboles d’un naufrage collectif
Loin de leur rendement habituel, les deux latéraux ont vécu un calvaire face aux flèches ukrainiennes. Pereira Lage, contraint de dépanner à gauche, a étalé ses limites face aux incessants débordements de Pedrinho. Kenny Lala, lui, a complètement déjoué, multipliant les approximations face à Kevin Macedo. À l’image d’une équipe brestoise dépassée dans l’engagement et l’impact, les deux joueurs symbolisent le naufrage collectif d’un soir sans pour les Ty-Zefs.
On est tombés sur plus forts que nous. On a manqué d’agressivité, de justesse technique aussi. C’est une déception mais il faut positive r et se remobiliser au plus vite.
Éric Roy, entraîneur du Stade Brestois
Avec cette lourde défaite à domicile, Brest voit ses chances de qualification pour les huitièmes de finale s’amenuiser. Derniers de leur groupe avec seulement 3 points, les Bretons devront réaliser un sans-faute et espérer des faux pas de leurs concurrents directs lors des deux dernières journées pour entrevoir les matchs à élimination directe. Un défi immense pour une équipe qui aura montré ses limites à ce niveau de la compétition.
De son côté, le Shakhtar Donetsk, avec cette victoire référence, conforte sa première place et valide quasiment son billet pour le prochain tour. Impressionnants de maîtrise, les hommes de Marino Pusic ont prouvé qu’il faudrait compter avec eux dans la course aux quarts de finale. Même privés de compétition dans leur championnat national, les Ukrainiens restent un adversaire redoutable par leur vécu européen et la qualité technique de leur effectif.
Cette opposition déséquilibrée aura mis en lumière le gouffre qui peut encore séparer une équipe expérimentée de la scène européenne d’un novice à ce niveau, aussi talentueux et volontaire soit-il. Pour le Stade Brestois, après la claque, il s’agira de se remobiliser au plus vite en championnat pour ne pas voir une prometteuse saison se déliter. Les Ty-Zefs devront digérer rapidement la leçon, et prouver qu’ils ont encore l’étoffe pour jouer les trouble-fêtes. Le chemin est encore long, mais les enseignements de ce match doivent servir de déclic.