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Polémique autour d’une influenceuse se vantant d’être en arrêt maladie au ski

Une influenceuse se filme au ski pendant son arrêt maladie et provoque l'indignation. Elle affirme être victime de harcèlement au travail mais sa vidéo soulève des questions sur les abus du système et relance le débat. Les internautes s'interrogent : provocation, quête de buzz ou ras-le-bol ? Les réactions fusent et la polémique enfle. Enquête sur ce bad buzz qui secoue les réseaux...

Sur les réseaux sociaux, le buzz est roi. Et pour certains influenceurs, tous les moyens sont bons pour faire parler d’eux, quitte à provoquer la polémique. C’est le cas d’une jeune femme qui s’est filmée en train de skier pendant son arrêt maladie, suscitant une vague d’indignation. Une bravade qui relance le débat sur les abus du système de santé et interroge sur les motivations de ce bad buzz assumé.

Le ski, meilleur remède contre le mal-être au travail ?

Dans une série de vidéos postées sur TikTok, on découvre cette influenceuse, tout sourire sur les pistes enneigées, se vantant d’être en arrêt maladie. Face caméra, elle nargue son employeur et ses collègues, les mettant au défi de venir la chercher :

Venez me chercher, je m’en fous je suis libre ! Qui va faire quoi ? La CPAM ? Le contrôle du travail ?

Visiblement très à l’aise dans sa posture de « rebel » des temps modernes, la jeune femme revendique une souffrance au travail qui justifierait son escapade au ski. Victime autoproclamée de harcèlement moral dans son entreprise, elle explique avoir porté plainte et compte bien profiter au maximum de son arrêt maladie. Un arrêt qu’elle compte faire « tirer au maximum », annonçant déjà son prochain séjour : la mer, histoire de « bronzer un peu ».

Fraude à la Sécurité sociale : le débat relancé

Si l’on peut légitimement s’interroger sur la réalité de son mal-être au travail, force est de constater que sa démonstration de « ski thérapie » passe mal auprès du grand public. Sur les réseaux sociaux, les commentaires acerbes et réprobateurs fusent, beaucoup y voyant une provocation irresponsable voire un aveu de fraude à l’assurance maladie.

La polémique prend vite une tournure politique, certains y voyant le symptôme d’un système de santé trop laxiste et permissif. C’est le cas de Charles Prats, magistrat et responsable d’un parti politique, qui tweete :

En arrêt maladie pour faire du ski. À part ça y’a pas de fraude sociale et ils veulent taxer les retraités… Allez plutôt prendre l’argent dans la poche des fraudeurs… et des fraudeuses.

Entre provocation et coup de com’

Mais la véracité du propos de cette influenceuse fait débat. Beaucoup y voient une pure provocation destinée à faire le buzz. Une technique bien rodée sur les réseaux sociaux où des influenceurs n’hésitent pas à vanter les mérites des abus d’aides sociales. En décembre dernier, l’un d’eux se filmait en train de profiter des allocations en « glandant chez lui », suscitant déjà l’émoi.

Reste que partir au ski pendant un arrêt maladie n’est pas si simple. Sans accord de son médecin traitant, le salarié est censé rester à son domicile, sous peine de contrôle et de sanctions. Des règles visiblement bien connues de l’intéressée puisqu’elle a d’abord accepté de répondre à nos questions avant de se rétracter :

TikTok c’est du virtuel et je n’ai pas envie d’en faire une réalité.

Le ras-le-bol d’une génération ?

Provocation gratuite ou coup de gueule sincère d’une salariée malmenée ? Au-delà du bad buzz, cette affaire questionne sur le mal-être au travail d’une partie de la jeune génération. Sur les réseaux sociaux, certains commentaires plus nuancés mettent en perspective ce type de comportement :

Peut-être que cette personne vit un véritable harcèlement au travail et pète les plombs. On ne connaît pas le contexte. Le buzz aide parfois à faire bouger les choses.

Reste que cette affaire tombe au plus mal, alors que le gouvernement a fait de la lutte contre la fraude sociale une priorité. En janvier, Gabriel Attal, ministre des Comptes publics, fustigeait ces « faux arrêts de travail vendus pour quelques dizaines d’euros sur les réseaux sociaux ». Une fausse bonne idée qui risque de lui revenir comme un boomerang.

Une chose est sûre : le bad buzz bat son plein et cette influenceuse a réussi son pari. Même si la pilule risque d’être amère quand les poudreuses se seront tues…

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