Une vague d’inquiétude secoue le monde sportif français. Mardi dernier, pas moins de 425 athlètes olympiques et paralympiques ont signé une tribune publiée sur un site d’information sportive pour s’alarmer d’une baisse annoncée du budget alloué aux sports après les Jeux Olympiques de Paris 2024. Face à cette mobilisation sans précédent, le président de la République Emmanuel Macron a tenu à réagir rapidement.
Dans sa réponse, le chef de l’État se veut rassurant envers les signataires de la tribune et l’ensemble des acteurs du sport français. « Vous avez raison » a-t-il déclaré, avant de rappeler son engagement constant en faveur du sport depuis le début de son quinquennat : « Depuis 2017, j’ai veillé à ce que le budget du sport augmente chaque année. »
L’héritage des Jeux en question
Au cœur des préoccupations des athlètes : la question cruciale de l’héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024. Pour beaucoup, une réduction des moyens financiers alloués au sport de haut niveau comme au sport pour tous dans la foulée de l’événement serait un très mauvais signal. Emmanuel Macron se veut là aussi apaisant, assurant qu’il faut « tenir nos engagements et mettre les moyens pour nos sportifs et pour que l’héritage des Jeux bénéficie à tous ».
Un budget en hausse constante depuis 2017
Le président met en avant la trajectoire budgétaire positive pour le sport depuis son arrivée à l’Élysée. Selon des chiffres du ministère des Sports, les crédits alloués au sport ont en effet augmenté de près de 25% entre 2017 et 2023, passant de 525 millions d’euros à 653 millions d’euros. Une hausse significative, même si certains acteurs du monde sportif la jugent encore insuffisante au regard des besoins.
Un coup de semonce des athlètes à un an des Jeux
Cette tribune des athlètes intervient à un moment charnière, alors qu’il ne reste qu’un an avant le coup d’envoi des Jeux de Paris. Pour beaucoup d’observateurs, il s’agit d’un véritable coup de semonce adressé au gouvernement. « Les athlètes ont raison de tirer la sonnette d’alarme maintenant, avant qu’il ne soit trop tard » estime un ancien champion olympique. « Il en va de la crédibilité de la parole politique vis-à-vis du monde sportif. »
On ne peut pas se permettre de réduire le soutien au sport après 2024. Ce serait un terrible gâchis et un manque de vision sur le long terme.
Un expert du financement du sport de haut niveau
La ministre des Sports Amélie Barsacq attendue au tournant
Tous les regards se tournent désormais vers Amélie Barsacq, la nouvelle ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques nommée dans la foulée des Jeux. Celle que beaucoup voient comme « l’héritière des Jeux » aura la lourde tâche de définir la feuille de route pour le sport français après l’échéance olympique. Une mission d’autant plus délicate qu’elle devra composer avec des contraintes budgétaires toujours prégnantes.
Après les Jeux, le défi d’une nouvelle gouvernance du sport français
Au-delà de la seule question budgétaire, de nombreux spécialistes plaident pour une refonte en profondeur de la gouvernance du sport en France. L’enjeu : clarifier les responsabilités entre État, mouvement sportif et collectivités territoriales afin de gagner en efficacité. Un vaste chantier qui devra être lancé dès l’automne 2024 pour ne pas perdre le bénéfice de l’élan olympique.
En attendant, les mots du président Macron se veulent un message d’apaisement et de rassemblement à destination des athlètes et de l’ensemble du monde sportif. Reste à savoir si ces engagements seront suivis d’effets concrets dans la durée. L’avenir du sport français en dépend largement.
