Alors que le conflit en Ukraine entre dans son deuxième anniversaire, l’armée russe vient de revendiquer une nouvelle avancée significative dans le nord-est du pays. Selon le ministère russe de la Défense, les forces du Kremlin ont pris le contrôle du village de Zapadné, dans la stratégique région de Kharkiv, illustrant une fois de plus les difficultés rencontrées par Kiev pour contenir la poussée ennemie.
L’Oskil, une rivière devenue ligne de front
Début janvier, les troupes russes étaient parvenues à établir une tête de pont sur la rive occidentale de l’Oskil, un cours d’eau qui séparait jusque-là les positions des deux camps dans cette zone. Un franchissement qui leur a ouvert la voie vers la partie ouest de la région de Kharkiv, d’où l’armée de Moscou avait pourtant été chassée à l’automne dernier lors d’une contre-offensive ukrainienne.
Avec la prise de Zapadné, les Russes ne se trouvent plus qu’à une poignée de kilomètres de la ville de Koupiansk, principale place forte ukrainienne du secteur qui comptait environ 25 000 habitants avant le début de la guerre. Une menace de plus en plus pressante pour les défenseurs.
Kiev en difficulté sur plusieurs fronts
Mais la région de Kharkiv n’est pas la seule source d’inquiétude pour l’état-major ukrainien. Plus au sud, dans le Donbass, les forces de Kiev sont également en mauvaise posture, notamment autour de la ville clé de Pokrovsk. Véritable hub pour la logistique militaire et l’industrie charbonnière, elle n’est plus qu’à quelques encablures des positions russes qui occupent désormais ses flancs est et sud.
Les troupes du Kremlin poussent aussi leur avantage vers l’ouest, en direction de la région de Dnipropetrovsk et de son chef-lieu Dnipro. Si elles parvenaient à y pénétrer, il s’agirait alors d’une première depuis le lancement de « l’opération militaire spéciale » le 24 février 2022.
Entre rumeurs de négociations et aide américaine
Dans ce contexte, les spéculations vont bon train sur d’éventuels pourparlers de paix, alimentées par les interrogations sur le soutien que continuera ou non à apporter le président américain Donald Trump à son allié ukrainien. Les Etats-Unis, de loin le principal pourvoyeur d’aide militaire et financière à Kiev, pourraient en effet faire pression sur les différents acteurs du conflit.
Donald Trump a confirmé dès sa prise de fonction du 20 janvier qu’il souhaitait s’entretenir avec Vladimir Poutine, tout en accusant le maître du Kremlin de « détruire » son pays en refusant de négocier. Des sanctions supplémentaires seraient donc « probables » si la Russie campe sur ses positions, tandis que Washington dit vouloir « se pencher » sur la poursuite de son soutien militaire à l’Ukraine.
Course contre la montre pour Kiev et Moscou
En attendant de connaître la position exacte de la nouvelle administration américaine, les deux camps cherchent à renforcer leurs positions sur le terrain. Kiev occupe toujours une partie de la région russe de Koursk, montrant sa détermination à maintenir la pression sur l’ennemi.
Mais le temps presse pour les forces ukrainiennes qui doivent absolument stopper l’hémorragie territoriale dans l’est et le nord-est du pays si elles veulent préserver l’espoir d’une désescalade du conflit. L’armée russe, de son côté, mise sur une guerre d’usure pour faire plier Kiev et obtenir un règlement du conflit en sa faveur. Deux stratégies diamétralement opposées dont l’issue reste incertaine près de deux ans après le début des combats.