« Forer, forer et encore forer ! » C’est le leitmotiv martelé par Donald Trump depuis son arrivée à la Maison Blanche. Le 47ème président américain a fait du pétrole et du gaz les piliers de sa politique énergétique, avec un objectif clairement affiché : faire des États-Unis la première puissance pétrolière mondiale et utiliser cet « or noir » pour doper l’économie du pays.
Une ambition pétrolière démesurée
Dès sa prise de fonction, Donald Trump a donné un coup d’accélérateur à l’industrie pétrolière et gazière américaine. Son administration a multiplié les forages sur le territoire, assoupli les régulations environnementales et ouvert de nouvelles zones à l’exploration, notamment en Alaska et dans le Golfe du Mexique.
L’objectif est clair : augmenter massivement la production américaine d’hydrocarbures pour inonder le marché mondial et faire baisser les prix. Une stratégie qui vise aussi à réduire la dépendance énergétique des États-Unis et à affaiblir des pays producteurs rivaux comme la Russie ou l’Iran.
« L’âge d’or de l’énergie américaine commence maintenant », s’est félicité Donald Trump. « Cet or liquide sous nos pieds va propulser notre nation vers une prospérité inédite ».
Le pari risqué du pétrole de schiste
Pour atteindre ses objectifs, la Maison Blanche compte particulièrement sur l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste. Ces hydrocarbures non conventionnels, longtemps jugés trop coûteux à extraire, sont devenus rentables grâce aux progrès technologiques comme la fracturation hydraulique.
Sous l’impulsion de Donald Trump, la production de pétrole de schiste a explosé, faisant des États-Unis le premier producteur mondial devant la Russie et l’Arabie Saoudite. Mais cette ruée vers l’or noir est controversée. Elle soulève des inquiétudes écologiques en raison de la pollution des nappes phréatiques et des émissions de gaz à effet de serre.
De plus, malgré la hausse des volumes, de nombreuses compagnies pétrolières de schiste restent fragiles financièrement. Avec la chute des cours du brut, beaucoup peinent à être rentables et croulent sous les dettes. Un krach de cette industrie pourrait menacer des dizaines de milliers d’emplois.
Tensions géopolitiques et guerre des prix
La politique pétrolière agressive de Donald Trump attise aussi les tensions géopolitiques. Ses sanctions contre l’Iran et le Venezuela, deux importants producteurs de brut, ont déstabilisé le marché pétrolier mondial et entraîné une guerre des prix avec la Russie et l’Arabie Saoudite.
Moscou et Riyad ont en effet répliqué en augmentant leur propre production, inondant le marché de pétrole pas cher pour tenter de mettre en difficulté le pétrole de schiste américain. Une stratégie qui pourrait se retourner contre les ambitions de Donald Trump.
Des obstacles économiques et politiques
Malgré la volonté de la Maison Blanche, faire de l’Amérique la reine incontestée du pétrole s’annonce compliqué. Le marché est cyclique et la production américaine ne pourra croître indéfiniment. Des analystes prédisent même un déclin dès 2022 lorsque les principaux gisements de schiste arriveront à maturité.
Politiquement, le soutien inconditionnel de Donald Trump aux énergies fossiles suscite une opposition grandissante. De plus en plus d’Américains et d’élus réclament une transition vers les énergies renouvelables face à l’urgence climatique. Un virage qui semble inéluctable à long terme, malgré la résistance de l’administration Trump.
« L’économie mondiale se détourne des combustibles fossiles », avertit un expert cité par le New York Times. « Miser uniquement sur le pétrole est un pari risqué pour l’avenir énergétique et économique de l’Amérique ».
Aujourd’hui, le secteur pétrolier reste un moteur puissant de l’économie américaine, pesant plus de 1 000 milliards de dollars et employant près de 10 millions de personnes. Mais pour combien de temps encore ? Donald Trump réussira-t-il son pari de l’or noir ou sa politique énergétique controversée se heurtera-t-elle à une réalité de plus en plus défavorable aux énergies fossiles ? L’avenir le dira.
