À peine investi dans ses fonctions, le 47e président des États-Unis Donald Trump s’empresse de signer une série de décrets aux effets fracassants. Certains, comme les grâces accordées aux assaillants du Capitole, prennent effet immédiatement. D’autres, remettant en cause des principes constitutionnels comme le droit du sol, promettent de longues batailles judiciaires. Le milliardaire républicain semble avant tout privilégier l’effet d’annonce, quitte à voir la mise en œuvre de ses décisions contestée devant les tribunaux.
Un nombre record de décrets dès le premier jour
Selon le décompte du Washington Post, Donald Trump a signé pas moins de 26 décrets présidentiels le jour de son investiture, établissant un nouveau record. Du retrait de l’accord de Paris sur le climat aux grâces controversées, le nouveau locataire de la Maison Blanche multiplie les décisions fracassantes devant les caméras, entouré de partisans survoltés.
Des grâces présidentielles qui passent mal
Parmi les décrets les plus controversés figurent les grâces accordées à 1500 personnes condamnées pour avoir participé à l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021. Une décision qui prend effet immédiatement mais suscite l’indignation. Des associations comme l’ACLU dénoncent un encouragement à la violence politique.
Le droit du sol remis en cause
En signant un décret remettant en cause le droit du sol, pourtant garanti par le 14e amendement de la Constitution, Donald Trump s’attaque à un principe fondamental. Interrogé sur une probable contestation devant les tribunaux, il balaie : « Vous avez peut-être raison. Vous verrez bien ». L’ACLU a d’ores et déjà déposé un recours.
Un recours massif aux décrets
Avec une courte majorité républicaine au Congrès, le nouveau président pourrait être tenté de gouverner massivement par décrets. Un usage excessif qui inquiète quant à l’équilibre des pouvoirs. Certains projets devront de toute façon passer par la voie législative.
Des effets d’annonce plus que de réelles avancées ?
Au-delà des effets d’annonce, la mise en œuvre de certaines décisions s’annonce délicate. La suspension de l’interdiction de TikTok reste floue, et les velléités d’installation d’une entreprise commune contrôlée à parts égales par son propriétaire chinois et des investisseurs américains ne sont pour l’instant qu’une vague idée. Les visées impérialistes de reprise du canal de Panama ou de l’autonomie du Groenland se heurtent pour leur part au refus des pays concernés.
Donald Trump s’est toujours intéressé au spectacle plus qu’à la substance. C’est un vendeur. Il se fiche de ce qu’il y a dans le bâtiment, de savoir si le steak est bon ou s’il a raison de soutenir la Bible.
Peter Loge, professeur de politiques publiques à l’université George Washington
En multipliant les annonces fracassantes dès son premier jour, quitte à en rester au stade d’effets d’annonce, Donald Trump soigne avant tout le spectacle présidentiel et sa communication politique. Ses promesses se heurtent cependant aux réalités économiques, diplomatiques et constitutionnelles. D’intenses batailles judiciaires s’annoncent, dont l’issue pourrait sérieusement limiter les marges de manœuvre du 47e président des États-Unis.
