Le monde des affaires français est sous le choc : Christel Bories, figure emblématique de l’industrie et patronne respectée, a annoncé son intention de quitter son poste de directrice générale du groupe Eramet. Après huit années à la tête de ce fleuron minier tricolore, elle souhaite passer la main tout en conservant la présidence du conseil d’administration. Une décision qui soulève de nombreuses questions sur l’avenir du groupe et sur les raisons de ce départ inattendu.
Une transition en douceur
Christel Bories l’assure : son départ est mûrement réfléchi et ne résulte d’aucune pression externe. « Eramet va bien. Et ni les actionnaires ni le conseil ne sont à l’origine de cette décision, c’est vraiment une décision personnelle », a-t-elle déclaré, rappelant ses deux mandats successifs à la tête de l’entreprise. La dirigeante estime que le moment est venu pour elle de consacrer plus de temps à sa vie personnelle et familiale, après s’être investie corps et âme dans le redressement et le développement d’Eramet.
Un bilan solide
De l’avis général, Christel Bories laisse une entreprise en bien meilleure santé qu’à son arrivée. Sous son impulsion, Eramet a retrouvé le chemin de la rentabilité et s’est résolument tourné vers les métaux d’avenir, comme le lithium ou le nickel, indispensables à la transition énergétique. Le groupe a aussi renforcé sa présence à l’international, notamment en Argentine, et noué des partenariats stratégiques.
Elle a vraiment remis Eramet sur les rails et donné un nouvel élan.
Un proche du dossier
L’héritage Bories
Au-delà des chiffres, Mme Bories laisse aussi son empreinte sur la culture et la gouvernance du groupe. Elle a œuvré en faveur de la diversité, de la responsabilité environnementale et sociale, et n’a pas hésité à faire évoluer le conseil d’administration pour plus d’indépendance et d’expertise. Une transformation qui porte sa patte et devrait lui survivre.
Et maintenant ?
Place désormais à la succession. Le conseil d’administration d’Eramet va devoir identifier et nommer un nouveau directeur général pour poursuivre sur la lancée impulsée par Christel Bories. Le nom de son dauphin n’a pas encore fuité, mais le profil recherché se dessine : expérience dans l’industrie minière, vision stratégique, capacité à fédérer les équipes… Des qualités que la patronne sortante ne manquera pas d’évaluer, elle qui compte rester présidente du conseil de surveillance.
Une page se tourne
C’est donc une page qui se tourne pour Eramet, avec ce passage de témoin entre Christel Bories et son successeur. Mais le groupe semble armé pour réussir cette transition et continuer à jouer un rôle clé dans la fourniture de métaux critiques pour l’industrie et la transition écologique. Avec un positionnement affirmé sur le lithium, le nickel ou le manganèse, Eramet entend bien rester un acteur incontournable du secteur minier, en France et au-delà.
Christel Bories passe la main, mais elle laisse une entreprise en ordre de marche.
Un analyste financier
Le défi pour le nouveau directeur général sera donc de maintenir le cap, tout en insufflant sa propre vision et en saisissant de nouvelles opportunités, dans un contexte économique et géopolitique incertain. Un travail d’équilibriste qui demandera de l’expérience, de l’audace et de la diplomatie. Des qualités que le conseil d’administration aura à cœur de détecter chez les candidats, pour assurer l’avenir et le développement de ce fleuron industriel français.
Une chose est sûre : le départ de Christel Bories marque un tournant pour Eramet. Mais le groupe semble prêt à écrire une nouvelle page de son histoire, fort de ses atouts technologiques et humains, et de sa position enviable sur les métaux du futur. De quoi envisager l’avenir avec une confiance teintée de vigilance, à l’image de celle incarnée par sa présidente lors de cette passation de pouvoir.