Le président américain Donald Trump vient de créer une nouvelle polémique en signant un décret visant à renommer le golfe du Mexique en « golfe d’Amérique ». Cette décision, prise dès son retour à la Maison-Blanche après sa réélection, suscite de vives réactions au niveau international. Mais quelles sont les véritables motivations derrière ce changement de nom ?
Un choix géopolitique plus que géographique
Selon des sources proches de la Maison-Blanche, la volonté de Donald Trump de rebaptiser le golfe du Mexique en « golfe d’Amérique » serait avant tout un choix géopolitique. En effet, cette étendue maritime borde non seulement le Mexique, mais aussi les États-Unis et Cuba. En lui donnant un nom plus « américain », le président souhaiterait ainsi affirmer la prééminence des États-Unis dans la région.
Pour justifier sa décision, Donald Trump s’est appuyé sur une carte datant du XVIIe siècle, époque où le golfe était parfois désigné sous le nom de « golfe d’Amérique septentrionale ». Mais au-delà de cet argument historique, c’est bien une volonté d’hégémonie qui semble se dessiner.
Une décision unilatérale
Le décret signé par Donald Trump exige que le changement de nom soit effectif dans les 30 jours au sein de l’administration américaine. Cependant, une telle décision unilatérale est loin de faire l’unanimité. Le Mexique a d’ores et déjà fait part de son mécontentement, la présidente Claudia Sheinbaum proposant même avec ironie de renommer les États-Unis en « Amérique mexicaine ».
« Nous n’accepterons pas ce changement de nom qui nie l’identité et l’histoire du Mexique »
Un porte-parole du gouvernement mexicain
De nombreux experts et diplomates craignent que cette initiative n’envenime davantage les relations déjà tendues entre les États-Unis et leurs voisins du sud. Le risque est grand de voir cette querelle toponymique se transformer en véritable crise diplomatique.
Un symbole de la « doctrine Trump »
Pour les observateurs, cette volonté de renommer le golfe du Mexique est révélatrice de la « doctrine Trump » en matière de politique étrangère. Depuis son arrivée au pouvoir, le milliardaire a multiplié les déclarations et décisions controversées, n’hésitant pas à bousculer ses alliés traditionnels.
- Retrait de plusieurs accords internationaux (climat, nucléaire iranien…)
- Guerre commerciale avec la Chine
- Reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël
- Soutien affiché aux dirigeants autoritaires (Poutine, Kim Jong-un…)
Avec le dossier du golfe du Mexique, Donald Trump semble vouloir aller encore plus loin dans sa logique unilatéraliste et provocatrice. Quitte à tendre un peu plus les relations internationales et à s’aliéner des partenaires de longue date.
Quelles conséquences ?
Au-delà du symbole, un tel changement de nom pourrait avoir de lourdes conséquences concrètes. Tout d’abord d’un point de vue cartographique, avec la nécessité de mettre à jour des millions de cartes, atlas et autres documents officiels. Mais aussi au niveau économique, le golfe du Mexique étant une zone stratégique pour de nombreuses activités :
- Pêche et aquaculture
- Exploitation pétrolière offshore
- Commerce maritime
- Tourisme balnéaire
Des activités qui pourraient pâtir des tensions géopolitiques et du flou juridique qu’engendrerait ce changement de dénomination. Sans parler de l’impact en termes d’image pour des États comme la Floride ou la Louisiane, très dépendants du golfe du Mexique.
Enfin, cette décision pourrait créer un précédent dangereux en matière de modification toponymique unilatérale. D’autres pays pourraient être tentés de renommer des lieux ou des espaces disputés, au risque de multiplier les conflits.
Une concrétisation encore incertaine
Malgré la signature de ce décret, la concrétisation du projet de Donald Trump est encore loin d’être acquise. Le changement de nom devra d’abord être avalisé par plusieurs agences fédérales comme le United States Board on Geographic Names. Un processus qui pourrait prendre plusieurs mois, voire plusieurs années.
D’ici là, l’opposition risque de s’organiser, que ce soit au niveau diplomatique, politique ou même juridique. Certains élus démocrates ont déjà fait savoir qu’ils comptaient déposer des recours contre ce qu’ils considèrent comme un abus de pouvoir.
« Rebaptiser unilatéralement le golfe du Mexique est une violation du droit international que nous ne pouvons accepter »
Une sénatrice démocrate
La Maison-Blanche devra donc batailler ferme pour imposer ce « golfe d’Amérique ». Mais connaissant la détermination et le goût de la provocation de Donald Trump, il est peu probable qu’il renonce à ce projet, quelles qu’en soient les conséquences. Une nouvelle preuve que sous sa présidence, les États-Unis n’ont pas fini de faire des vagues.
