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Sanctions levées contre colons israéliens extrémistes : tensions en vue

Alors qu'une fragile trêve vient d'être signée entre Israël et le Hamas, Trump lève les sanctions contre des colons extrémistes. Un geste qui risque de mettre le feu aux poudres en Cisjordanie et d'ébranler le gouvernement Netanyahu. Les Palestiniens crient leur colère et leur inquiétude, craignant une annexion pure et simple du territoire.

Dans un décret qui ne manquera pas de faire des vagues au Proche-Orient, le président américain Donald Trump vient de lever les sanctions visant des colons israéliens extrémistes. Une décision qui suscite l’indignation côté palestinien, où l’on craint une recrudescence des violences en Cisjordanie et une annexion de facto de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Selon des sources proches de l’Autorité palestinienne, cette mesure « encourage les colons extrémistes à commettre davantage de crimes » et risque d' »instaurer un chaos violent facilitant l’annexion ». D’autant que les attaques de colons se multiplient ces derniers jours, comme en témoigne l’incursion lundi soir d’une cinquantaine d’individus masqués dans les villages d’Al-Funduq et Jinsafut, où ils ont saccagé habitations, commerces et véhicules.

Une impunité qui inquiète les Palestiniens

Pour le ministère palestinien des Affaires étrangères, ces exactions se déroulent « sous la supervision et la protection de l’armée israélienne et des dirigeants politiques ». Une allégation rejetée par l’armée, qui assure avoir dispersé les émeutiers. Mais la levée des sanctions décidée par Washington apparaît comme un blanc-seing donné aux plus radicaux.

D’autant que la Cisjordanie se retrouve de plus en plus morcelée et paralysée par la multiplication des checkpoints, qui approchent désormais les 900 selon les autorités palestiniennes. Une situation qui « fragmente le territoire, déconnecte les régions, paralyse les déplacements et bloque des milliers de familles palestiniennes ».

L’extrême droite israélienne se réjouit

Sans surprise, la décision de Trump est saluée par l’extrême droite israélienne et les partisans de la colonisation. Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, lui-même colon, y voit « un témoignage de l’intense relation avec le peuple juif et de son droit historique sur sa terre ». Son collègue de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui a claqué la porte du gouvernement pour protester contre le cessez-le-feu avec le Hamas, considère cette mesure comme « la correction d’une injustice de longue date ».

Un timing explosif

Le timing de cette annonce soulève des questions côté palestinien. Elle intervient quelques heures seulement après l’entrée en vigueur d’une trêve entre Israël et le Hamas, durement négociée par Benjamin Netanyahu avec ses alliés de l’extrême droite. Pour un ministre palestinien, « c’est le prix que Smotrich a obtenu pour accepter le cessez-le-feu à Gaza ». Un accord précaire prévoyant la libération de 33 otages israéliens contre 1900 détenus palestiniens, que Smotrich et d’autres faucons menacent de torpiller si les hostilités ne reprennent pas à l’issue de la phase initiale de 6 semaines.

Dans ce contexte de vives tensions, la levée des sanctions « donne le feu vert aux colons pour commettre des crimes plus graves encore » selon l’Autorité palestinienne, qui redoute un « véritable massacre ». Alors que les violences atteignent des sommets en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza en octobre, cette décision pourrait être l’étincelle de trop. Et faire voler en éclats le fragile cessez-le-feu, ainsi que la coalition de Benjamin Netanyahu, suspendue au bon vouloir de l’extrême droite.

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