Alors que les élections européennes approchent à grands pas, un dilemme se pose pour les électeurs de droite qui ne se reconnaissent pas dans la ligne pro-européenne portée par Emmanuel Macron. Faut-il réformer l’Union européenne dans la continuité ou au contraire la bousculer en profondeur pour impulser un vrai changement de cap ? Cette question cristallise les débats et apparaît comme un avant-goût des enjeux de la présidentielle de 2027.
L’essentiel assuré, place au changement ?
Si les partis eurosceptiques ont renoncé à une sortie de l’UE, l’envie de changement reste forte. La bonne nouvelle, c’est que malgré les crises (Covid, guerre en Ukraine…), la coopération entre les 27 n’a pas été remise en cause fondamentalement. Ce socle permet d’envisager une évolution sereine.
D’en finir avec ces coalitions à la carte, où le groupe centriste Renew s’allie alternativement à gauche ou à droite pour faire godiller l’Europe, sans ligne directrice ni conviction assurée.
Guillaume Roquette, éditorial du Figaro Magazine
La tentation d’une “révolution” européenne
Certains à droite veulent profiter de ces élections pour envoyer un message clair en faveur d’une Europe qui protège mieux ses frontières et affirme sa souveraineté face aux ingérences extérieures. Quitte à bousculer les équilibres et le projet européen porté par les partis traditionnels depuis des années.
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L’option réformiste pour faire évoluer l’UE de l’intérieur
A l’opposé, d’autres plaident pour une évolution progressive des institutions, sans remettre en cause l’ADN du projet européen. C’est la ligne portée par Emmanuel Macron et la majorité présidentielle, qui s’inscrit dans un héritage pro-européen assumé, malgré la volonté affichée de réformes.
Notre Europe pour les 5 années à venir, c’est une Europe plus simple, qui protège dans les domaines essentiels du quotidien, et qui investit dans les transitions clé.
Valérie Hayer, eurodéputée Renew
Quel camp l’emportera en 2024 et au-delà ?
Au final, le résultat des européennes donnera une indication sur l’état d’esprit des Français vis-à-vis de la construction européenne. Un vote sanction envers les partis pro-européens traditionnels est à prévoir, mais difficile de savoir s’il se traduira par une victoire des eurosceptiques ou un renforcement des centristes réformateurs. Une chose est sûre : ce scrutin servira de tour de chauffe avant la présidentielle, où la question européenne s’invitera dans le débat.