Les récentes déclarations du président américain Donald Trump concernant le canal de Panama suscitent l’indignation en Allemagne. Lors de son discours d’investiture lundi, le milliardaire a réitéré sa volonté de « reprendre » le contrôle de cette voie navigable stratégique, construite par les États-Unis et transférée au Panama en 1999. Des propos jugés « totalement inacceptables » par la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock.
Une menace pour les relations internationales
Selon la ministre écologiste, les menaces proférées par Donald Trump à l’encontre d’un État souverain constituent une atteinte grave aux principes fondamentaux régissant les relations entre nations.
Toute menace contre un membre de l’Otan ou même contre d’autres États est bien sûr totalement inacceptable.
Annalena Baerbock, ministre allemande des Affaires étrangères
Tout en appelant à garder son sang-froid face aux provocations trumpiennes, Mme Baerbock souligne la nécessité pour l’Europe de rester vigilante face aux velléités hégémoniques de certaines puissances, au premier rang desquelles figure la Chine.
L’Europe face à l’expansionnisme chinois
D’après la cheffe de la diplomatie allemande, les déclarations incendiaires de Donald Trump sur le canal de Panama visent avant tout à lancer un avertissement à Pékin. En effet, la Chine investit massivement dans les infrastructures stratégiques aux quatre coins du globe, une situation qui n’a pas manqué d’alerter les Occidentaux ces dernières années.
Nous avons eu cet exemple aussi en Europe et nous nous sommes contentés d’observer. Il s’agissait aussi d’une erreur.
Annalena Baerbock
Forte de ce constat, l’Europe semble désormais déterminée à ne plus laisser le champ libre aux ambitions chinoises. Une prise de conscience salutaire aux yeux de la ministre allemande, qui appelle à renforcer l’unité et la coopération stratégique entre Européens pour faire face aux défis du XXIe siècle.
L’Allemagne condamne mais reste mesurée
Si Berlin condamne fermement les propos de Donald Trump, Annalena Baerbock se veut rassurante quant à la capacité de l’Allemagne et de l’Europe à gérer ce type de provocations. Selon elle, les Européens sont aujourd’hui mieux armés pour répondre d’une seule voix aux velléités unilatéralistes venues d’outre-Atlantique.
Notre réponse à cet « America First Again » est une « Europe United ». En tant qu’Européens, nous sommes forts. Nous travaillons stratégiquement mieux ensemble qu’auparavant.
Annalena Baerbock
La ministre évoque notamment la crise ukrainienne, qui a contribué à renforcer la cohésion et la détermination des Vingt-Sept face à l’adversité. Une « nouvelle force » européenne qu’il s’agira de cultiver à l’avenir, face aux turbulences qui s’annoncent sur la scène internationale.
Un second mandat Trump sous haute surveillance
Alors que Donald Trump vient d’entamer son second mandat à la Maison Blanche, ses déclarations tonitruantes sur le canal de Panama et le Groenland (qu’il souhaiterait aussi voir passer sous pavillon américain) augurent de quatre nouvelles années particulièrement agitées sur le plan diplomatique.
Reste à savoir jusqu’où ira le bouillonnant président dans ses tentatives de bousculer l’ordre international établi. Une chose est sûre : de Berlin à Bruxelles en passant par Paris, les capitales européennes suivront de très près les agissements de l’hôte de la Maison Blanche, prêtes à réagir au moindre dérapage. Car si l’Europe aspire à l’apaisement des relations transatlantiques, elle semble désormais déterminée à ne plus se laisser dicter sa conduite par Washington.
