Le fonds souverain de la Norvège, véritable mastodonte pesant près de 1.700 milliards d’euros, vient de lancer un appel qui ne passe pas inaperçu. Il demande désormais aux entreprises bénéficiant de ses investissements de respecter scrupuleusement le bien-être animal. Une prise de position inédite, saluée par les défenseurs de la cause animale comme une avancée majeure.
Des recommandations concrètes pour le bien-être des animaux
Plus précisément, le fonds norvégien exige des groupes dans lesquels il détient des parts qu’ils adhèrent au code sanitaire pour les animaux terrestres édicté par l’Organisation mondiale de la santé animale. Ce code recense une multitude de recommandations visant à épargner aux animaux la faim, la soif, la peur, le stress, la douleur, les maladies, les blessures ou encore l’inconfort.
Cette nouvelle préoccupation pour la condition animale a été inscrite fin décembre dans un document d’orientation sur les intérêts des consommateurs. Le fonds compte bien en débattre avec les directions d’entreprises dans le cadre du dialogue avec les actionnaires et lors des votes en assemblées générales.
Des géants de l’agroalimentaire concernés
Investi dans quelque 9.000 entreprises à travers le globe, le fonds souverain norvégien possède notamment des parts chez des mastodontes de l’industrie agroalimentaire. Parmi eux figurent le groupe chinois WH Group ainsi que les américains Tyson Foods et Pilgrim’s Pride, des acteurs majeurs du secteur de la viande.
Nous travaillons depuis des années pour que le fonds souverain reconnaisse le bien-être animal comme facteur pertinent.
Live Kleveland, porte-parole de l’association Dyrevernalliansen
Une décision qui pourrait faire école
Au fil des années, le fonds norvégien a établi de nombreux documents d’orientation détaillant ses attentes envers les entreprises dans lesquelles il investit. Des attentes portant sur une multitude de domaines, de la lutte contre le réchauffement climatique à la combativité face à la corruption.
Ses décisions revêtent une importance capitale dans la mesure où elles sont ensuite imitées par d’autres investisseurs aux quatre coins de la planète. La prise en compte du bien-être animal par ce poids lourd de la finance mondiale pourrait donc marquer un tournant et inciter d’autres grands fonds à lui emboîter le pas.
Les associations se félicitent de cette avancée
Sans surprise, l’annonce a été chaleureusement accueillie par les organisations de défense des animaux. L’association norvégienne Dyrevernalliansen, qui milite de longue date pour cette prise de conscience, a qualifié la nouvelle d’« avancée majeure ».
Sa porte-parole Live Kleveland s’est félicitée de ce tournant :
Nous travaillons depuis des années pour que le fonds souverain reconnaisse le bien-être animal comme facteur pertinent.
Cette victoire des défenseurs des animaux marque-t-elle le début d’une nouvelle ère où les considérations éthiques pèseront davantage face aux impératifs financiers ? Le fonds norvégien semble en tout cas montrer la voie à suivre pour concilier rentabilité et respect du vivant.
Un premier pas significatif qui en appellera peut-être d’autres pour faire progresser la cause animale dans un secteur où les pratiques demeurent trop souvent éloignées des standards de bien-être. Les initiatives du fonds souverain norvégien seront en tout cas scrutées de près, dans l’espoir qu’elles essaiment largement dans le monde de la finance et au-delà.