Le Royaume-Uni a été secoué fin juillet par le meurtre au couteau de trois fillettes lors d’un cours de danse à Southport, déclenchant les pires émeutes qu’ait connu le pays depuis 13 ans. Alors que cette attaque n’est pas jugée comme un acte « terroriste », le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé mardi être prêt à modifier la législation pour mieux lutter contre « un terrorisme (qui) a changé ».
Un procès éclair et des aveux
Lundi, à l’ouverture de son procès, le suspect de 18 ans Axel Rudakubana a plaidé coupable des trois meurtres ainsi que de la production d’un poison mortel, la ricine, et de la détention d’un manuel d’entraînement d’Al-Qaïda. Ses aveux ont écourté le procès initialement prévu pour durer quatre semaines. Sa peine sera prononcée jeudi.
Un profil inquiétant mais non retenu
Bien que connu des services sociaux et signalé dès 13 ans à un programme de prévention de l’extrémisme, Axel Rudakubana n’avait jamais été jugé comme remplissant les critères pour y être intégré. Un point que Keir Starmer compte bien rectifier à l’avenir.
Des émeutes anti-immigration
Dans les jours suivants le drame, de violentes manifestations anti-immigration ont éclaté dans des dizaines de villes en Angleterre et en Irlande du Nord, nourries par des rumeurs en ligne affirmant que le suspect était un demandeur d’asile. En réalité, Axel Rudakubana est né au Pays de Galles de parents originaires du Rwanda.
Un « terrorisme qui a changé » selon Starmer
Pour le Premier ministre britannique, cette affaire met en lumière une nouvelle forme de menace terroriste :
Dans le passé, la menace prédominante était constituée par des groupes très organisés ayant des intentions politiques claires, des groupes comme Al-Qaïda. Si cette menace demeure, nous assistons aujourd’hui à des actes de violence extrême perpétrés par des loups solitaires, des marginaux, des jeunes hommes dans leur chambre à coucher qui consultent toutes sortes de choses sur internet, parfois inspirées par des groupes terroristes traditionnels.
Keir Starmer, Premier ministre britannique
Face à cette évolution, Keir Starmer se dit déterminé à adapter rapidement la législation pour renforcer la lutte anti-terroriste :
Si la loi doit être modifiée pour tenir compte de cette nouvelle et dangereuse menace, nous la modifierons rapidement.
Une enquête publique annoncée
En parallèle, la ministre de l’Intérieur Yvette Cooper a annoncé l’ouverture d’une enquête publique sur l’action des services de l’État concernant cette attaque. L’objectif est de comprendre comment un profil aussi inquiétant qu’Axel Rudakubana a pu passer entre les mailles du filet de la prévention.
Cette tragédie soulève de nombreuses questions sur l’efficacité du système actuel face à l’émergence de nouveaux profils radicalisés. La réponse du gouvernement Starmer, entre fermeté législative et introspection, sera scrutée de près. Au-delà du choc et de l’émotion, il s’agit d’un véritable test pour sa capacité à s’adapter aux menaces d’aujourd’hui et de demain.
