Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et patron de X (ex-Twitter), Tesla et SpaceX, se retrouve à nouveau au cœur d’une intense polémique. En cause cette fois : des gestes ambigus effectués lors d’un meeting de Donald Trump quelques heures après l’investiture du républicain, de retour à la Maison Blanche. Des saluts qualifiés de « nazis » ou « fascistes » par certains, déclenchant un tollé.
Des gestes qui sèment le trouble
Lundi 20 janvier, Elon Musk était invité à s’exprimer devant les partisans de Donald Trump réunis à Washington D.C. pour célébrer le retour au pouvoir de l’ex-président controversé. Sur scène, le milliardaire a remercié la foule avant d’effectuer à deux reprises un geste troublant : main droite sur la poitrine puis bras tendu, paume ouverte. Un salut rappelant celui utilisé par les nazis et les fascistes.
Si le contexte peut laisser penser à un geste maladroit d’un homme cherchant à galvaniser la foule, beaucoup y ont vu un signal inquiétant au vu des prises de position récentes d’Elon Musk. Le milliardaire a en effet multiplié les déclarations de soutien à des mouvements d’extrême droite comme l’AfD en Allemagne ou le parti anti-immigration Reform UK. Sa proximité assumée avec les idées trumpistes pose question.
Un bad buzz en série
Les images des saluts d’Elon Musk ont rapidement enflammé les réseaux sociaux, suscitant des réactions indignées jusqu’au sein de la classe politique. De nombreux élus démocrates comme les représentants Jimmy Gomez et Cori Bush ont vivement dénoncé le comportement du patron de X.
On dirait qu’il l’avait gardé en lui pendant un certain temps et qu’il a enfin pu se lâcher.
Cori Bush, élue démocrate, sur X
Elon Musk collectionne les polémiques depuis son acquisition de Twitter, rebaptisé X. Entre licenciements massifs, rétablissement de comptes problématiques (dont celui de Trump) et positionnements politiques clivants, le milliardaire semble se complaire dans la provocation.
Entre malaise et complaisance
Pour sa défense, Elon Musk a balayé les accusations de saluts nazis, criant au « coup tordu » et fustigeant « l’attaque ‘tout le monde est Hitler' » qu’il juge « tellement dépassée ». Une ligne de défense en phase avec sa posture de pourfendeur du « politiquement correct ».
L’affaire divise jusqu’aux organisations de lutte contre l’antisémitisme. Si la JCPA dénonce un geste « précis », l’ADL penche plutôt pour « un geste maladroit dans un moment d’enthousiasme ». Un malaise qui témoigne de la difficulté à cerner le personnage Musk, entre provocations assumées et ambiguïtés troublantes.
Le symbole d’une dérive inquiétante ?
Au-delà de l’intentionnalité d’Elon Musk, cet épisode questionne sur la banalisation des discours et des codes d’extrême droite dans la sphère publique. Le retour de Trump au pouvoir et l’influence de personnalités comme Musk participent à brouiller les lignes et à « normaliser » des idées nauséabondes.
La polémique des saluts nazis présumés d’Elon Musk est symptomatique d’un glissement inquiétant. Quand les puissants se permettent des gestes ambigus en public, cela désinhibe la parole extrémiste. Un phénomène à surveiller de près, pour éviter de dangereuses dérives. Le milliardaire, à défaut d’être un fasciste, a semble-t-il bien compris que la provocation était devenue un fond de commerce à l’ère des réseaux. Quitte à jouer avec le feu.