À trois jours d’élections européennes sous haute tension, la tête de liste de la majorité présidentielle Valérie Hayer a fait étape jeudi à Nice pour un ultime meeting de campagne. L’objectif : mobiliser un électorat pro-européen jugé clé pour éviter une sévère déconvenue dans les urnes dimanche.
Pour ce déplacement sur la Côte d’Azur, l’eurodéputée macroniste n’a pas fait le voyage seule. À ses côtés, deux poids lourds venus des rangs de la droite : l’ancien Premier ministre Édouard Philippe et le maire de Nice Christian Estrosi, tous deux dirigeants du parti Horizons. Un soutien précieux pour Valérie Hayer qui espère ainsi convaincre un électorat centriste et pro-européen de se rendre aux urnes dimanche.
Nice, un symbole pour lancer un appel à la mobilisation
Le choix de Nice pour ce meeting de fin de campagne ne doit rien au hasard. La candidate a en effet choisi la ville natale de Simone Veil, figure emblématique de la construction européenne, pour lancer son “appel à la mobilisation des pro-européens”.
Le vote des pro-européens, c’est nous.
– Valérie Hayer lors de son meeting à Nice
Consciente des incertitudes qui pèsent sur le scrutin de dimanche, la tête de liste macroniste n’a pas caché son inquiétude. Avec une extrême-droite qui talonne la majorité dans les sondages, chaque voix comptera pour éviter un revers cinglant.
Le spectre d’une poussée des europhobes
Car l’enjeu est de taille pour le camp présidentiel. Un mauvais score dimanche viendrait confirmer l’érosion de la majorité, déjà entamée par la perte de la majorité absolue à l’Assemblée en 2022. Pire, une victoire du Rassemblement National de Jordan Bardella donnerait un nouvel élan à l’extrême-droite, à un an des élections présidentielles.
Face à ce risque, Valérie Hayer se veut combative, promettant de “tout faire pour éviter qu’on passe de l’Europe de Simone Veil à l’Europe de Marine Le Pen”. Un message martelé lors de son meeting niçois, où elle a appelé au “sursaut” et au “réveil des pro-européens”.
Des ralliements de poids pour élargir l’électorat
Pour atteindre cet objectif, la candidate macroniste sait qu’elle devra rassembler au-delà de son seul camp. D’où l’importance des soutiens d’Édouard Philippe et Christian Estrosi, deux anciens ténors LR passés dans le camp présidentiel. Leur présence vise clairement à convaincre un électorat de centre-droit attaché à l’Europe de se mobiliser dimanche.
Un élargissement nécessaire au vu de la sociologie de l’électorat européen. Traditionnellement, la participation est plus forte chez les plus âgés et les catégories socio-professionnelles supérieures, deux électorats où la majorité présidentielle peine à s’implanter durablement.
Dernière ligne droite incertaine
Malgré cette démonstration d’unité, l’issue du scrutin de dimanche reste incertaine. Les derniers sondages donnent toujours le RN en tête, avec une avance réduite sur la liste Renaissance de Valérie Hayer. L’écart se resserre mais le suspens demeure sur le vainqueur final de ce duel.
Ces derniers jours de campagne s’annoncent donc décisifs pour mobiliser les indécis et les abstentionnistes. Un défi de taille pour la majorité, qui joue gros dans ce scrutin. En cas de défaite dimanche, c’est toute la stratégie européenne d’Emmanuel Macron qui se retrouverait fragilisée, ouvrant une nouvelle période de turbulences politiques.
D’où l’importance de ce dernier meeting de campagne à Nice pour Valérie Hayer. Avec cette ultime initiative sur le terrain, la candidate espère avoir semé les graines d’une victoire dimanche. Réponse dans les urnes, avec un résultat qui influencera durablement le paysage politique des prochains mois.
