Alors que Los Angeles est toujours en proie à des incendies dévastateurs qui ont fait au moins 27 morts et réduit en cendres près de 16 000 hectares, le sud de la Californie est balayé par de nouveaux vents d’une rare violence. Avec des rafales dépassant les 140 km/h, soit l’équivalent d’un ouragan, combinées à une sécheresse qui perdure depuis 8 mois, les conditions sont plus que jamais propices à la propagation des flammes. Les météorologues qualifient la situation de « critique » et mettent en garde contre un risque « extrêmement élevé » de nouveaux départs de feu.
Une ville meurtrie qui panse ses plaies
Malgré les progrès réalisés par les pompiers, notamment sur le plus gros foyer baptisé « Palisades Fire » qui est désormais contenu à 59%, l’heure n’est pas encore au soulagement pour les Angelins. La ville recense l’ampleur des dégâts qui vont bouleverser la vie de milliers de personnes bien au-delà des seules victimes directes des incendies. Quartiers et banlieues entières ont été dévastés, laissant derrière eux un paysage de désolation.
Des critiques sur la gestion de crise
Endeuillée, Los Angeles se pose aussi beaucoup de questions sur sa reconstruction et voit les querelles politiques autour de la gestion des feux s’envenimer. Les autorités, critiquées pour leur réponse, assurent avoir pré-déployé des moyens conséquents dans les zones à risque. La maire Karen Bass se veut rassurante :
Je pense que nous serons très, très bien préparés au pire scénario possible au cours des deux prochains jours, et j’espère que nous n’en arriverons pas là.
Donald Trump attendu, le spectre des aides fédérales
C’est dans ce contexte tendu que Donald Trump, tout juste investi comme nouveau président des États-Unis, doit se rendre en Californie en fin de semaine. Une visite qui sera scrutée de près par les habitants car le milliardaire républicain a par le passé menacé de couper les aides fédérales aidant la Californie à lutter contre les incendies.
Son déplacement pourrait le conduire à rencontrer le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, dont il a fait sa bête noire et auquel la presse prête des ambitions présidentielles. Les deux hommes s’opposent sur de nombreux sujets, y compris sur la question des incendies.
Désinformation et querelles politiques
Donald Trump a récemment accusé Gavin Newsom, à grand renfort de désinformation, d’avoir bloqué « l’excès de pluie et de neige fondue en provenance du nord ». Une fausse information puisqu’en réalité, Los Angeles puise l’essentiel de son eau via des aqueducs venant de l’est, notamment du fleuve Colorado.
Le gouverneur californien a vivement réagi ce week-end, dénonçant la désinformation véhiculée sur le sujet qu’il juge préjudiciable au redressement de la ville. Il a notamment pointé du doigt Elon Musk, le propriétaire du réseau social X (ex-Twitter) désormais proche de Donald Trump, pour « les vents de désinformation de force ouragan qui peuvent diviser un pays ».
Une sécheresse record, des pluies redoutées
Au-delà des controverses politiques, la situation reste préoccupante pour la métropole californienne. Le sud de l’État n’a pas connu de précipitations significatives depuis environ 8 mois, un record. Et si la pluie devait revenir, les autorités craignent désormais qu’elle ne provoque des coulées de boue, des glissements de terrain et des inondations éclairs sur des sols fragilisés par les récents incendies.
Los Angeles, meurtrie et inquiète, retient son souffle. Entre le retour de vents violents, la visite sous tension de Donald Trump et la menace de nouveaux désastres naturels, la deuxième ville des États-Unis n’est pas au bout de ses peines. La reconstruction s’annonce longue et semée d’embûches dans un contexte de réchauffement climatique qui favorise ces catastrophes à répétition.