Les ambitions spatiales des États-Unis semblent prendre un nouveau tournant après le discours d’investiture de Donald Trump. Le président fraîchement réélu a en effet déclaré vouloir envoyer des astronautes américains « planter la bannière étoilée sur la planète Mars », sans faire aucune mention du programme Artémis de retour sur la Lune, pourtant annoncé sous son premier mandat. Une omission qui soulève de nombreuses questions quant à l’avenir de l’exploration spatiale américaine.
Cap sur Mars, la Lune aux oubliettes ?
Depuis sa campagne présidentielle, Donald Trump n’a jamais caché son intérêt pour la conquête de Mars, un objectif qu’il aimerait voir se concrétiser au cours de sa présidence. Une ambition partagée par son proche conseiller et fidèle allié, le milliardaire Elon Musk. À la tête de l’entreprise spatiale SpaceX, ce dernier rêve en effet de « coloniser Mars » et plaide pour faire l’impasse sur un retour vers notre satellite naturel.
L’enthousiasme sans borne d’Elon Musk, qui a tweeté « L’Amérique va sur Mars » suite au discours de Trump, combiné au « trou » lunaire dans l’allocution présidentielle alimente les craintes d’un abandon ou d’une refonte en profondeur du programme Artémis. Annoncé en grande pompe en 2017, ce projet phare de la NASA accumule les retards et vise désormais un retour d’astronautes américains sur la Lune pour « mi-2027 », soit 55 ans après la dernière mission Apollo.
Artémis en péril, un séisme spatial en vue
Si Donald Trump décidait de mettre fin au programme Artémis au profit d’une course effrénée vers Mars, cela constituerait un véritable séisme pour le secteur spatial. Au-delà du gâchis financier, un tel revirement remettrait en cause les partenariats noués avec de nombreux pays autour de ce projet. Des voix, tant démocrates que républicaines, pourraient s’élever au Congrès pour s’y opposer et protéger les emplois liés à Artémis.
L’abandon du retour sur la Lune serait d’autant plus préoccupant que la Chine a annoncé son intention d’y envoyer des taïkonautes avant 2030. Pékin pourrait alors prendre l’avantage sur Washington dans cette nouvelle course à l’espace. De quoi écorner le prestige américain et fragiliser sa position de leader spatial face à son rival asiatique.
SpaceX, cheval de Troie martien ?
Dans cette bataille pour la suprématie spatiale, Elon Musk et SpaceX pourraient bien jouer un rôle clé. Connu pour son optimisme débordant, le milliardaire prévoit déjà d’envoyer sa fusée Starship sur Mars dès 2026 et des missions habitées à partir de 2028. Des échéances sans cesse repoussées mais qui semblent trouver un écho favorable auprès de Donald Trump.
Reste à savoir si le Congrès et la NASA se rangeront derrière cette vision toute « martienne » de l’exploration spatiale. Concentrer tous les efforts sur la planète rouge au détriment de la Lune comporte en effet de nombreux risques, tant technologiques que diplomatiques. Sans compter qu’un retour sur notre satellite pourrait constituer un tremplin idéal pour préparer de futures missions martiennes.
Aller sur la Lune nous apprendrait à vivre et travailler sur un autre monde. Ces compétences seraient essentielles avant de se lancer vers Mars, un voyage bien plus long et périlleux.
– Déclare un expert spatial sous couvert d’anonymat
Le choix cornélien qui s’offre à Donald Trump aura des répercussions majeures pour l’avenir spatial des États-Unis et leur place dans ce nouveau « Far West » céleste. La Maison Blanche devra peser avec soin les enjeux scientifiques, économiques et géopolitiques avant de trancher entre la Lune et Mars. Un dilemme aux allures de « Mars Attack ! » qui promet de tenir en haleine la communauté spatiale internationale.
Dans les prochains mois, le suspense restera entier : Donald Trump cèdera-t-il aux sirènes martiennes d’Elon Musk ou privilégiera-t-il une approche plus prudente et consensuelle avec un retour préalable sur la Lune ? Réponse dans les étoiles…