À peine investi, le président américain Donald Trump a marqué les esprits avec sa première décision controversée : l’annulation des rendez-vous d’asile pour les migrants à la frontière sud des États-Unis. Cette mesure, qui s’inscrit dans sa promesse de mener une guerre sans merci contre l’immigration illégale, a semé le désarroi chez les demandeurs d’asile.
L’application CBP One désactivée, les espoirs brisés
Quelques minutes à peine après l’investiture de Donald Trump, l’application CBP One, qui permettait aux migrants de prendre rendez-vous pour demander l’asile sans avoir à se rendre physiquement à la frontière, a été désactivée. Cette décision brutale a laissé de nombreux migrants dans l’incertitude et le désespoir.
Margelis Tinoco, une Colombienne de 48 ans, s’est effondrée en larmes en apprenant l’annulation de son rendez-vous prévu lundi. Après un long périple depuis le Venezuela avec son mari et son fils de 13 ans, elle ne sait plus ce que l’avenir leur réserve. « Je ne sais pas ce que va devenir ma vie », a-t-elle déclaré, vêtue chaudement pour affronter les températures glaciales de Ciudad Juarez.
Des migrants implorent la compassion de Trump
Face à cette situation, certains migrants en appellent à la compassion du nouveau président. « Qu’il ait de la compassion et nous laisse passer (…) qu’il nous soutienne parce que cela fait six mois qu’on souffre », supplie Margelis Tinoco, faisant référence à son éprouvant voyage.
Yaime Perez, une Cubaine de 27 ans, abonde dans le même sens : « Puisque nous sommes ici, laissez-nous entrer, s’il vous plaît, après tout le travail que nous avons fourni pour arriver ici, laissez-nous entrer dans votre pays, afin que nous puissions améliorer nos vies ».
L’application CBP One, un outil efficace remis en question
Instaurée par l’ex-président démocrate Joe Biden, l’application CBP One avait permis de réduire significativement les passages illégaux à la frontière. Selon le gouvernement américain, 2,1 millions de rendez-vous ont été enregistrés au cours de l’exercice fiscal qui s’est terminé en septembre dernier, contre près de 2,5 millions pour la période précédente.
La présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, s’était prononcée en faveur du maintien de CBP One ou d’un système similaire, soulignant son efficacité dans la réduction de l’afflux de migrants à la frontière.
Une caravane de migrants progresse vers les États-Unis
Parallèlement à l’annonce choc de Trump, une caravane de plus de mille migrants a quitté le sud du Mexique en direction des États-Unis. Malgré la crainte suscitée par les déclarations du président, beaucoup restent déterminés à aller de l’avant.
Tous les points d’entrée illégaux seront bloqués immédiatement et nous commencerons le processus d’expulsion de millions et millions d’étrangers criminels vers les endroits d’où ils viennent.
Donald Trump
Face à ces menaces, Leonel Delgado, un Vénézuélien de 42 ans, reste pragmatique : « Il faut aller de l’avant, ne pas se laisser influencer par ce que disent les gens, s’ils les ferment ou non. Nous verrons bien plus tard, dans le nord ».
Les caravanes, un moyen de pression pour les migrants
L’organisation de caravanes est une stratégie couramment employée par les migrants pour faire pression et obtenir des laissez-passer leur permettant de traverser le territoire mexicain sans risquer l’expulsion. Mais avec la ligne dure adoptée par Trump, leur avenir est plus incertain que jamais.
La première décision de Donald Trump à l’égard des migrants a donc semé la consternation et le désespoir parmi les demandeurs d’asile massés à la frontière. Alors qu’une caravane de plus d’un millier de personnes progresse vers les États-Unis, la politique migratoire américaine s’annonce plus restrictive et implacable que jamais. Les prochaines semaines seront décisives pour le sort de ces hommes, femmes et enfants en quête d’une vie meilleure.
