C’est un dossier brûlant sur lequel planchent depuis des mois policiers et magistrats : l’extradition de Félix Bingui, 34 ans, chef présumé de l’un des gangs les plus puissants du narcobanditisme marseillais. Arrêté en mars 2024 au Maroc, il est désormais en cours de transfert vers la France, a-t-on appris de sources proches de l’enquête.
La fin d’une traque, le début d’un procès
L’arrestation de Félix Bingui au printemps dernier avait marqué un coup d’arrêt pour le clan « Yoda », l’une des principales organisations criminelles de la cité phocéenne, spécialisée dans le trafic de stupéfiants. Mais il aura fallu de longues et discrètes tractations diplomatiques pour obtenir son extradition du royaume chérifien.
D’après nos informations, c’est le nouveau ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, qui a oeuvré en coulisses auprès de son homologue marocain pour débloquer le dossier. « Victoire contre le narcobanditisme », s’est-il d’ailleurs félicité lundi sur le réseau social X (ex-Twitter), remerciant « très sincèrement les autorités marocaines ».
Un lourd passif criminel
Félix Bingui n’en est pas à ses premiers démêlés avec la justice. Toute sa « carrière » s’est déroulée dans les milieux interlopes marseillais, avec de fréquents allers-retours au Maroc, plaque tournante du trafic de cannabis et de cocaïne à destination de l’Europe. Mais c’est sa rivalité sanglante avec un autre gang, la « DZ Mafia », qui a précipité sa chute.
Depuis février 2023, les deux organisations se livraient une véritable guerre des territoires pour le contrôle des points de deal les plus lucratifs de Marseille, certains générant jusqu’à 80 000 euros de chiffre d’affaires par jour. Un affrontement ultraviolent qui a fait des dizaines de morts par balles, dont des mineurs.
Marseille, capitale des « narchomicides »
Avec 49 assassinats liés au trafic de drogue en 2023, un record, Marseille a tristement vu naître un nouveau terme : les « narchomicides ». Si les chiffres sont en baisse en 2024, avec « seulement » 24 morts, la société civile et le monde politique s’accordent sur l’urgence d’endiguer durablement ce fléau.
L’extradition de Félix Bingui est donc une victoire symbolique importante, mais elle ne réglera pas à elle seule le problème de fond. Car derrière les barons comme lui prospère une armée de petites mains, souvent très jeunes, qui prennent tous les risques pour quelques dizaines ou centaines d’euros.
Un procès très attendu
Félix Bingui devra répondre de lourdes accusations devant la justice française : importation de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, non justification de ressources… Son procès, qui pourrait se tenir d’ici quelques mois, sera scruté de près.
Les enquêteurs espèrent qu’il permettra de démanteler plus largement les réseaux de la drogue à Marseille, voire au-delà. Mais le chemin sera long et semé d’embûches, tant les ramifications sont profondes et les intérêts financiers colossaux. La guerre contre le narcobanditisme ne fait sans doute que commencer.
Avec 49 assassinats liés au trafic de drogue en 2023, un record, Marseille a tristement vu naître un nouveau terme : les « narchomicides ». Si les chiffres sont en baisse en 2024, avec « seulement » 24 morts, la société civile et le monde politique s’accordent sur l’urgence d’endiguer durablement ce fléau.
L’extradition de Félix Bingui est donc une victoire symbolique importante, mais elle ne réglera pas à elle seule le problème de fond. Car derrière les barons comme lui prospère une armée de petites mains, souvent très jeunes, qui prennent tous les risques pour quelques dizaines ou centaines d’euros.
Un procès très attendu
Félix Bingui devra répondre de lourdes accusations devant la justice française : importation de stupéfiants en bande organisée, blanchiment, non justification de ressources… Son procès, qui pourrait se tenir d’ici quelques mois, sera scruté de près.
Les enquêteurs espèrent qu’il permettra de démanteler plus largement les réseaux de la drogue à Marseille, voire au-delà. Mais le chemin sera long et semé d’embûches, tant les ramifications sont profondes et les intérêts financiers colossaux. La guerre contre le narcobanditisme ne fait sans doute que commencer.