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Les Principaux Accords de l’ONU Auxquels les États-Unis Ne Participent Pas

Les États-Unis brillent par leur absence dans plusieurs accords clés de l'ONU. De l'accord de Paris sur le climat à la Convention relative aux droits de l'enfant, découvrez les traités majeurs que Washington a refusé de ratifier et les raisons invoquées. Une analyse fascinante des enjeux géopolitiques et des priorités américaines sur la scène internationale.

Saviez-vous que les États-Unis, malgré leur statut de superpuissance mondiale, ont choisi de ne pas participer à plusieurs accords et traités majeurs de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ? De l’accord de Paris sur le climat à la Convention relative aux droits de l’enfant, en passant par le Statut de Rome sur la Cour pénale internationale, Washington a souvent fait cavalier seul sur la scène diplomatique internationale. Quelles sont les raisons invoquées par les différentes administrations américaines pour justifier ces absences remarquées ? Quels sont les enjeux géopolitiques et les priorités stratégiques qui sous-tendent ces décisions ? Plongeons ensemble dans les coulisses des principaux accords onusiens auxquels les États-Unis ont tourné le dos.

L’Accord de Paris sur le Climat : Une Volte-Face Controversée

L’un des exemples les plus récents et les plus médiatisés de la réticence américaine à s’engager dans les grands traités multilatéraux est sans conteste l’accord de Paris sur le climat. Signé en 2015 sous l’administration Obama, cet accord historique visant à lutter contre le réchauffement climatique a été brutalement remis en cause par Donald Trump dès son arrivée à la Maison-Blanche en 2017. Invoquant la défense des intérêts économiques américains et dénonçant un « mauvais accord » pour les États-Unis, le 45ème président a officiellement notifié le retrait de son pays en novembre 2020, faisant des États-Unis le seul État à se désengager de ce pacte crucial pour l’avenir de la planète.

Si le nouveau locataire du Bureau Ovale, Joe Biden, a rapidement réintégré l’accord de Paris dès son investiture en janvier 2021, cet épisode illustre parfaitement les atermoiements de la politique étrangère américaine, tiraillée entre leadership mondial et protection de sa souveraineté nationale. Une ambivalence que l’on retrouve dans de nombreux autres dossiers onusiens.

La Convention sur la Diversité Biologique : Les États-Unis, Grands Absents

Autre exemple emblématique : la Convention sur la diversité biologique, adoptée lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992. Ce traité fondamental, qui vise à protéger la biodiversité mondiale et à promouvoir une utilisation durable des ressources naturelles, a été ratifié par l’ensemble des États membres de l’ONU… à l’exception notable des États-Unis. Malgré la signature du texte par l’administration Clinton en 1993, le Congrès américain n’a jamais donné son aval, craignant que cet accord ne freine le développement des biotechnologies et ne remette en cause les droits de propriété intellectuelle des entreprises américaines.

Les États-Unis sont le seul pays membre des Nations unies à ne pas avoir ratifié la Convention sur la diversité biologique, bien qu’ils y jouent un rôle d’observateur influent.

Convention sur la diversité biologique

Les Droits de l’Enfant et le Handicap : Washington fait Bande à Part

Même scenario pour la Convention relative aux droits de l’enfant. Adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 1989, cette convention est le traité le plus largement ratifié dans l’histoire des droits humains. Seuls les États-Unis manquent à l’appel, arguant qu’une ratification porterait atteinte à leur souveraineté en donnant à l’ONU le pouvoir de s’immiscer dans les affaires familiales américaines.

La Convention relative aux droits des personnes handicapées connaît un sort similaire. Signée par Obama en 2009 mais bloquée par le Sénat, elle peine à trouver sa place dans le paysage juridique américain, certains élus conservateurs estimant que la législation nationale est déjà suffisamment protectrice pour les personnes en situation de handicap.

Discrimination, Justice internationale et Droit de la Mer : Les Réticences Américaines

Le constat est identique pour de nombreuses autres conventions onusiennes :

  • La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, signée en 1980 mais jamais ratifiée.
  • Le Statut de Rome créant la Cour pénale internationale, rejeté par Washington qui refuse de voir ses ressortissants poursuivis par une juridiction internationale.
  • La Convention des Nations unies sur le droit de la mer, pourtant signée en 1994 mais toujours bloquée au Sénat en raison de divergences sur l’exploitation des fonds marins.
  • La Convention sur les armes à sous-munitions, non signée par les États-Unis qui continuent d’utiliser ce type d’arme notamment dans le conflit ukrainien.

Au final, cette réticence récurrente des États-Unis à s’engager pleinement dans le multilatéralisme onusien témoigne de la difficile conciliation entre la défense de leurs intérêts nationaux et leur volonté affichée d’incarner un leadership mondial fondé sur des valeurs universelles. Un grand écart diplomatique qui ne semble pas prêt de se résorber, tant les résistances internes, notamment au Congrès, demeurent fortes face aux traités internationaux perçus comme des menaces pour la souveraineté américaine. Un paradoxe saisissant pour la première puissance mondiale, à la fois moteur et frein de la coopération multilatérale.

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