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L’UE va enquêter sur une potentielle manipulation d’algorithme par X

L'Arcom va saisir la Commission européenne suite à des plaintes accusant Elon Musk de manipuler l'algorithme de X pour mettre en avant ses propres contenus. Une enquête approfondie est réclamée pour vérifier la conformité de X au règlement européen DSA. La pression monte pour une action ferme de Bruxelles...

L’autorité française de régulation du numérique, l’Arcom, va saisir la Commission européenne suite à des plaintes déposées en France accusant Elon Musk, le propriétaire du réseau social X (anciennement Twitter), de manipuler l’algorithme de recommandation de la plateforme. Selon un courrier consulté par une source proche du dossier, l’Arcom appelle à « une instruction rigoureuse » de la part des autorités compétentes.

Des plaintes dénonçant un biais en faveur d’Elon Musk

En janvier dernier, une eurodéputée de gauche et une sénatrice de droite avaient déposé plainte auprès de l’Arcom, désignée comme « coordinateur pour les services numériques » en France dans le cadre du règlement européen sur les services numériques (DSA). Elles accusaient notamment X de davantage suggérer les contenus publiés par Elon Musk par rapport à d’autres, y compris aux utilisateurs non abonnés à son compte.

L’Arcom transmet la plainte à l’Irlande et à la Commission européenne

Face à ces plaintes, l’Arcom a décidé de transmettre le dossier à l’Irlande, où X a établi son siège social européen, ainsi qu’à la Commission européenne. Le régulateur français va également mener sa propre enquête « en coopération avec d’autres administrations » afin de réunir d’éventuelles preuves pour alimenter les procédures qui pourraient être lancées contre X au niveau européen.

Une enquête de la Commission européenne déjà en cours

Il faut noter que la Commission européenne avait déjà ouvert une enquête en décembre 2023 concernant des soupçons de manipulation des algorithmes de X pour favoriser les messages d’Elon Musk ou de la droite radicale. Vendredi dernier, Bruxelles a annoncé de nouvelles mesures dans ce cadre, réclamant notamment à X de fournir avant le 15 février « une documentation interne sur ses systèmes de recommandation et sur toute modification récente apportée à ceux-ci ».

La pression monte pour une action ferme de l’UE

Dans ce dossier sensible, la Commission européenne est sous la pression croissante d’États membres et d’eurodéputés qui réclament une action ferme et rapide. Pas moins d’une trentaine de parlementaires européens, de gauche comme de droite, ont écrit la semaine passée à la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, pour lui demander d’examiner en urgence la conformité de X au règlement DSA sur les services numériques.

Le DSA doit permettre de protéger nos sociétés démocratiques des risques induits par les grandes plateformes numériques comme X. Il est crucial que la Commission européenne fasse preuve de fermeté et sanctionne rapidement toute violation avérée.

Un eurodéputé proche du dossier

La balle est donc désormais dans le camp de la Commission européenne et des autorités irlandaises. Beaucoup appellent à tirer rapidement les choses au clair concernant les soupçons de manipulation algorithmique par X. L’enjeu est de taille pour la crédibilité et l’efficacité du nouveau cadre réglementaire européen face aux géants du numérique. Le réseau social d’Elon Musk, lui, dément en bloc toute manipulation et assure respecter scrupuleusement les règles européennes.

Affaire à suivre donc, alors que le bras de fer entre X et les régulateurs semble parti pour durer. Une chose est sûre : l’impact potentiel des choix algorithmiques des grandes plateformes sur le débat démocratique est un sujet plus brûlant que jamais. Et l’Europe entend bien jouer son rôle de garde-fou.

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