À quelques heures de la cérémonie d’investiture tant attendue de Donald Trump, le président russe Vladimir Poutine a tenu à adresser ses félicitations au nouveau locataire de la Maison Blanche. Mais au-delà des politesses diplomatiques, le maître du Kremlin a surtout mis en avant sa volonté d’œuvrer pour une « paix durable » en Ukraine, pays voisin dont la Russie a lancé l’assaut il y a maintenant trois ans.
Dans une déclaration lors d’une réunion ministérielle retransmise à la télévision russe, Vladimir Poutine s’est dit « ouvert au dialogue avec la nouvelle administration américaine sur le conflit ukrainien ». Le chef d’État russe a insisté : « S’agissant du règlement de la situation, je voudrais souligner que l’objectif ne doit pas être une brève trêve (…) mais une paix durable. »
Un message aux multiples enjeux
Cette main tendue de Vladimir Poutine à Donald Trump concernant le dossier ukrainien soulève de nombreuses questions. Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2024 et le début du conflit dans l’est de l’Ukraine, les relations entre Moscou et Washington n’ont cessé de se dégrader. Les États-Unis, sous la présidence Obama puis Biden, ont régulièrement condamné l’attitude russe, allant jusqu’à imposer des sanctions économiques.
Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, connu pour ses positions conciliantes envers la Russie durant sa campagne, Vladimir Poutine espère-t-il un infléchissement de la position américaine ? Une normalisation des relations russo-américaines pourrait en effet changer la donne dans le conflit ukrainien, en affaiblissant le soutien occidental à Kiev.
Quelle « paix durable » pour l’Ukraine ?
Mais la notion de « paix durable » évoquée par Vladimir Poutine pose question. Pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky et ses alliés occidentaux, elle ne peut passer que par un retrait total des forces russes et pro-russes des territoires ukrainiens occupés, et un retour à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Une ligne rouge pour le Kremlin, qui soutient les séparatistes du Donbass et considère la Crimée comme un territoire russe.
Entre positions irréconciliables et intérêts divergents, les perspectives d’une résolution rapide du conflit paraissent bien minces, malgré les appels du pied de Vladimir Poutine à Donald Trump.
– Un diplomate européen souhaitant garder l’anonymat
L’Ukraine, au cœur des relations russo-américaines
Au-delà du dossier ukrainien, ce sont bien les relations globales entre la Russie et les États-Unis qui seront au centre de toutes les attentions dans les prochains mois. L’arrivée de Donald Trump marque-t-elle le début d’un réchauffement, après des années de tensions et de défiance? Ou les fondamentaux géopolitiques et les intérêts concurrents reprendront-ils rapidement le dessus, maintenant un climat de nouvelle Guerre Froide ?
Une chose est sûre : l’Ukraine restera un baromètre révélateur de l’état des relations russo-américaines. Et un éventuel « deal » entre Donald Trump et Vladimir Poutine sur ce dossier, s’il advenait, ne manquerait pas d’inquiéter Kiev et les capitales européennes. Car au-delà des mots, c’est bien sur le terrain ukrainien que se joueront les équilibres géopolitiques des années à venir.
