Selon des sources judiciaires, le destin d’Osama Krayem, jihadiste suédois actuellement emprisonné en France, pourrait bientôt basculer. Le parquet suédois a en effet demandé lundi son placement en détention provisoire pour son implication présumée dans l’un des meurtres les plus brutaux commis par l’État islamique pendant la guerre en Syrie.
Un crime de guerre d’une cruauté inouïe
Selon les procureurs, Osama Krayem serait lié à l’assassinat barbare d’un pilote jordanien capturé par l’EI près de Raqqa le 24 décembre 2014, après que son avion a été abattu. Le militaire avait été enfermé dans une cage et brûlé vif, dans un acte d’une violence extrême qui avait choqué le monde entier lorsque les images avaient été diffusées.
Le pilote a été mis hors d’état de nuire et soumis à un acte extrêmement cruel en violation des lois de la guerre.
Reena Devgun, procureure principale
Pour les autorités suédoises, filmer et diffuser l’exécution constituerait une atteinte supplémentaire intolérable. Jusqu’ici, personne n’avait encore été poursuivi pour cet acte. Osama Krayem pourrait donc devenir le premier à faire l’objet de poursuites pour ce crime de guerre.
Un lourd passé jihadiste
Originaire de Malmö en Suède, le trentenaire avait rejoint les rangs de l’État islamique en Syrie en 2014. Il était ensuite revenu en Europe, où il a été impliqué dans la préparation des terribles attentats de Paris et Bruxelles en 2015 et 2016, qui ont fait 162 morts au total.
Son lourd passé jihadiste lui a déjà valu deux lourdes condamnations l’an dernier :
- 30 ans de prison en France pour complicité dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris
- La perpétuité en Belgique pour participation aux attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles
Une demande d’extradition attendue
La demande de détention déposée lundi, qui devrait être validée par la justice suédoise mardi, est une étape classique avant une inculpation formelle. Si l’affaire est jugée, les procureurs suédois prévoient de demander son extradition depuis la France pour qu’il assiste au procès.
Ce nouveau développement marque un tournant dans la traque des responsables des exactions commises au nom de l’EI. Il pourrait ouvrir la voie à d’autres poursuites du même type et permettre que justice soit enfin rendue pour certains des pires crimes de la guerre en Syrie. Affaire à suivre.