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YMCA : L’hymne gay récupéré par Donald Trump lors de sa campagne

Comment le président Trump s'est-il réapproprié le tube gay "Y.M.C.A." des Village People lors de sa campagne ? Chorégraphies virales, aval du groupe, sens originel bafoué... Retour sur une polémique qui fait danser ! Mais à quel prix pour la communauté LGBT+ ?

Un air de déjà-vu flotte sur les meetings de Donald Trump. Après ses virales chorégraphies de campagne, le 47e président des États-Unis a investi la Maison Blanche en dansant à nouveau sur « Y.M.C.A. », l’ancien tube disco des Village People. Un choix musical qui divise, tant la chanson était à l’origine un hymne de la communauté homosexuelle masculine, loin des positions conservatrices du leader républicain.

Quand « Y.M.C.A. » faisait danser les gays

Sorti en 1978, « Y.M.C.A. » des Village People incarnait dès ses débuts un véritable manifeste LGBT+. Derrière son refrain entraînant et ses costumes hauts en couleur se cachaient des codes gays assumés :

C’est amusant de séjourner au Y.M.C.A.
Ils ont tout pour que les jeunes hommes s’amusent
Tu peux passer du temps avec tous les garçons

Le message était clair pour la communauté. Les paroles évoquaient sans détour le plaisir d’une promiscuité masculine dans ces auberges de jeunesse chrétiennes (Young Men’s Christian Association), repaires de rencontres gays à l’époque.

Des Village People aux meetings républicains

Quarante ans plus tard, changement d’ambiance. Lors de la campagne présidentielle américaine de 2020, « Y.M.C.A » résonne dans les meetings de Donald Trump, qui reprend même les pas de danse iconiques. Des images devenues virales, au grand dam de Victor Willis, chanteur et co-auteur du titre.

Mais en 2024, c’est la volte-face. Invités par le président fraîchement élu à son investiture, les Village People acceptent de jouer leur hit, reniant son sens originel. Tollé dans la communauté LGBT+, qui s’interroge sur ce retournement de veste.

Laissons une chance au président Trump, voyons ce qu’il va faire à l’avenir. S’il prend des mesures pour restreindre les droits des LGBTQ, les Village People seront les premiers à s’exprimer.

Victor Willis, leader des Village People

Une récupération politique qui divise

Si le groupe se défend de tout engagement partisan, cette caution donnée à un président controversé pour ses positions jugées anti-LGBT+ passe mal. Un symbole fort de la culture gay ainsi détourné, vidé de sa substance militante originelle.

Ironie du sort, la polémique offre une seconde jeunesse au titre. Plus de 40 ans après sa sortie, « Y.M.C.A. » caracole à nouveau en tête des classements grâce à ce coup de projecteur inattendu. Un retour en fanfare qui en dit long sur le pouvoir de la récupération politique et de la viralité médiatique.

Reste à savoir si cette nouvelle notoriété profitera réellement à la cause LGBT+, ou finira d’enterrer le sens profond d’un hymne militant au profit d’une vague association à un président clivant. L’avenir nous le dira, au rythme des prochains déhanchés de Donald Trump.

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