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Ingénieur chinois arrêté aux Philippines pour espionnage militaire

Un ingénieur informatique chinois a été arrêté aux Philippines, soupçonné d'avoir espionné des sites stratégiques pour le compte de Pékin. Cette affaire s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays concernant la mer de Chine méridionale.

Les autorités philippines ont récemment annoncé une arrestation qui a fait grand bruit : celle d’un ingénieur informatique chinois soupçonné d’avoir espionné des bases militaires et policières stratégiques du pays. Cette affaire, aux ramifications internationales, s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre Manille et Pékin concernant des zones disputées en mer de Chine méridionale.

Un présumé espion chinois dans les filets des autorités philippines

D’après le National Bureau of Investigation (NBI), le service de renseignement philippin, l’ingénieur chinois identifié comme Deng Yuanqing a été interpellé la semaine dernière lors d’une opération de contre-espionnage. Ses deux chauffeurs philippins ont également été arrêtés. Selon le chef du NBI, Jaime Santiago, M. Deng serait affilié à une université chinoise contrôlée par l’Armée populaire de libération et faisait partie d’une équipe envoyée pour «faire de l’espionnage sur le territoire philippin».

Jeremy Lotoc, responsable de la division cybercriminalité du NBI, a précisé que le suspect avait effectué de nombreuses visites dans «des infrastructures critiques, en particulier des camps militaires, des bureaux d’administrations locales, des centrales électriques, des postes de police, des gares, et même des centres commerciaux». L’objectif : collecter des données sensibles transmises en temps réel hors du pays via une application à distance, ce que M. Lotoc a qualifié «d’alarmant».

Des informations stratégiques potentiellement compromises

Pour le général Romeo Brawner, chef de l’armée philippine, les informations collectées pourraient «servir à des fins de ciblage militaire». Il s’agit de la deuxième arrestation d’un espion chinois présumé en un an, et l’analyse du matériel saisi lors de la précédente interpellation avait déjà révélé des images de sites militaires et policiers de la capitale.

Deng Yuanqing, présent aux Philippines depuis cinq ans, opérait au sein d’un groupe d’ingénieurs et de financiers qui sont toujours recherchés. D’après les autorités, le réseau recevait des fonds conséquents, de l’ordre de 24 850 euros par semaine, via des sociétés-écrans. La police a par ailleurs récupéré récemment un drone sous-marin chinois au large des côtes, sans savoir s’il existe un lien entre ces différentes affaires d’espionnage.

Regain de tensions entre la Chine et les Philippines

Cette arrestation survient alors que les relations sino-philippines traversent une zone de turbulences. Ces derniers mois, les confrontations maritimes se sont multipliées en mer de Chine méridionale, une zone stratégique revendiquée en grande partie par Pékin malgré un jugement international de 2016 invalidant ses prétentions.

Pour les Philippines, la présence chinoise croissante dans la région et les activités d’espionnage présumées constituent une menace directe pour sa souveraineté et sa sécurité. De son côté, la Chine n’a pas officiellement réagi aux allégations concernant Deng Yuanqing, mais affirme régulièrement ses « droits historiques » sur les eaux et îles disputées.

Cette affaire d’espionnage risque donc d’envenimer davantage les relations bilatérales, déjà mises à mal par le bras de fer géopolitique en cours. Elle illustre aussi la complexité croissante des enjeux de renseignement et de cybersécurité dans la région Asie-Pacifique, où les puissances s’affrontent de plus en plus par espions interposés.

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