En ce jour d’investiture de Donald Trump pour son second mandat, le pape François a adressé un message au président américain, exprimant son souhait de voir les États-Unis s’engager dans la construction d’une société plus juste et exempte de haine sous sa direction. Une prise de position qui sonne comme une critique voilée de la politique migratoire du locataire de la Maison Blanche.
Le pape appelle à une Amérique « sans place pour la haine »
Dans son message, le souverain pontife affirme espérer que « sous votre direction, le peuple américain prospérera et s’engagera dans la construction d’une société plus juste dans laquelle il n’y aura pas de place pour la haine, la discrimination ou l’exclusion ». Des mots forts qui résonnent alors que Donald Trump a promis d’expulser les quelque 11 millions de sans-papiers présents sur le sol américain, la « plus grande opération d’expulsion de l’histoire » selon ses propres termes.
Le pape n’a pas manqué de souligner les « nombreux défis » auxquels est confrontée « notre famille humaine », demandant à Dieu de guider les efforts du président « pour promouvoir la paix et la réconciliation entre les peuples ». Une allusion à peine voilée aux velléités guerrières de Donald Trump, prompt à attiser les tensions internationales.
Une critique récurrente de la politique migratoire de Trump
Ce n’est pas la première fois que le pape François s’oppose à la vision de Donald Trump en matière d’immigration. Déjà en 2016, il avait déclaré que « quiconque veut seulement construire des murs et non des ponts n’est pas chrétien », en référence au projet de mur à la frontière mexicaine. Une pique qui n’avait pas manqué de faire réagir le milliardaire, qualifiant ces propos de « honteux ».
Lors d’une entrevue au Vatican en 2017, les deux hommes avaient affiché une certaine cordialité malgré leurs divergences. Mais le pape n’a jamais renoncé à rappeler l’importance de l’accueil et de la fraternité, fustigeant régulièrement le repli nationaliste et la fermeture des frontières prônés par Donald Trump et d’autres dirigeants populistes.
Un plaidoyer pour une société inclusive
À travers son message, le pape François réaffirme sa vision d’un monde où chacun a sa place, indépendamment de ses origines ou de sa situation. Une société fondée sur la justice, le respect et la tolérance, loin de la stigmatisation et du rejet de l’autre qui caractérisent trop souvent le discours politique actuel.
Reste à voir si cet appel sera entendu par le président américain, peu enclin jusqu’ici à infléchir sa ligne dure sur l’immigration. Les prochains mois nous diront si Donald Trump est prêt à œuvrer pour une Amérique plus inclusive et fraternelle, comme l’y invite avec force le pape François en ce jour solennel.
Quiconque, quel qu’il soit, veut seulement construire des murs et non des ponts n’est pas un chrétien.
Pape François, février 2016
Au-delà du cas américain, le message du pape résonne comme un appel universel à bâtir des sociétés plus justes et bienveillantes, où chacun puisse trouver sa place et s’épanouir dans le respect de sa dignité. Un défi immense dans un monde en proie aux crispations identitaires et à la tentation du repli, mais un idéal vers lequel il nous faut tendre avec détermination si nous voulons construire un avenir de paix et de concorde pour tous.