À Bordeaux, les cartes se redistribuent déjà en vue des élections municipales de 2026. Selon des informations obtenues par une source proche du dossier, les deux principaux opposants au maire écologiste Pierre Hurmic ont décidé d’unir leurs forces dès le premier tour. Nicolas Florian (Les Républicains) et Thomas Cazenave (Renaissance) estiment en effet qu’une alliance est indispensable pour espérer reprendre la ville dans trois ans.
Un constat partagé : l’union fait la force
Pour Nicolas Florian, la situation est claire :
Si on ne s’allie pas, Thomas Cazenave et moi, il n’y aura pas de résultat au second tour. Le prochain mandat durera six ans, nous avons tous quelque chose à perdre.
Un constat partagé par le député Thomas Cazenave, même s’il refuse de parler d’une « union des droites ». Pour lui, l’enjeu est ailleurs :
Pierre Hurmic est conservateur. Je suis réformateur et nous voulons fonder un rassemblement pour ceux qui désirent une alternance.
Des liens qui se resserrent depuis 2020
Cette alliance à venir n’est pas une surprise. Déjà en 2020, Florian et Cazenave avaient uni leurs listes au second tour face à Pierre Hurmic, en vain. Depuis, les deux hommes ont continué à travailler main dans la main, notamment en créant un intergroupe commun à la métropole bordelaise en octobre dernier.
Leur objectif : construire une alternative crédible à la politique menée par les écologistes, jugée trop « conservatrice » et pas assez « réformatrice ». En partant unis dès le premier tour en 2026, ils espèrent maximiser leurs chances de l’emporter et éviter une nouvelle défaite comme il y a trois ans.
Les enjeux d’un scrutin crucial
Car les municipales de 2026 s’annoncent cruciales à Bordeaux. Après deux mandats de l’ancien maire Alain Juppé puis un de son successeur désigné Nicolas Florian, la ville a basculé pour la première fois à gauche en 2020 avec l’élection de l’écologiste Pierre Hurmic. Un séisme politique dans une ville historiquement ancrée à droite.
Pour la droite et le centre, l’enjeu sera donc de reconquérir ce bastion perdu en capitalisant sur l’usure du pouvoir après six ans de mandat écologiste. Cela passera par une critique sans concession du bilan de Pierre Hurmic, décrit comme trop dogmatique et déconnecté des attentes des Bordelais.
De son côté, le maire sortant tentera de défendre son action et de convaincre qu’il incarne la modernité et l’avenir face à des opposants taxés d' »has been » ou d’opportunistes. La bataille s’annonce rude dans une ville où chaque camp est persuadé d’incarner le bon choix pour Bordeaux.
Vers une nouvelle ère politique à Bordeaux ?
Avec cette alliance scellée très tôt, Nicolas Florian et Thomas Cazenave veulent envoyer un message clair. Pour eux, l’heure est à la construction d’une alternative sérieuse en vue de 2026, loin des querelles d’ego et des guerres de chapelle.
En partant unis dès le premier tour, ils espèrent aussi éviter l’éparpillement des voix et contraindre Pierre Hurmic a un duel frontal qu’ils pensent pouvoir remporter. Le tout en revendiquant l’étiquette de « réformateurs » face à un maire jugé trop « conservateur ».
Reste à savoir si cette stratégie sera payante et si les Bordelais seront convaincus par ce ticket Florian-Cazenave nouvelle formule. Une chose est sûre : à trois ans du scrutin, la bataille de Bordeaux est déjà lancée. Avec à la clé, les clés d’une ville symbole dont le basculement fait toujours des remous.
