51% des Italiens ont une opinion favorable d’Elon Musk. 62% des plus de 65 ans au Royaume-Uni le voient d’un mauvais œil. En Allemagne, il est deux fois plus populaire chez les sympathisants de droite que de gauche. Que vous révèlent ces chiffres ? Que le milliardaire le plus célèbre de la planète est loin de faire l’unanimité sur le Vieux Continent. C’est ce que dévoile un sondage exclusif réalisé par Harris Interactive dans cinq pays européens.
Un clivage générationnel
Premier constat : l’âge est un facteur déterminant dans la perception d’Elon Musk. Plus on est jeune, plus on a tendance à l’apprécier. En France, 41% des 18-24 ans ont une bonne opinion de lui, contre seulement 22% des plus de 65 ans. Un écart qu’on retrouve dans tous les pays sondés, parfois de manière encore plus marquée.
Cela s’explique sans doute par l’image d’entrepreneur visionnaire et innovant que renvoie le patron de Tesla et SpaceX, une figure inspirante pour beaucoup de jeunes. À l’inverse, ses provocations à répétition et son style peu conventionnel peuvent rebuter une partie des seniors.
L’attrait de la réussite
Autre enseignement de l’étude : plus on a des revenus élevés, plus on apprécie Elon Musk. En Allemagne, il est vu positivement par 48% des foyers gagnant plus de 4000€ par mois, contre 31% pour ceux gagnant moins de 1250€. Le culte de la réussite et de l’argent joue à plein.
Elon Musk symbolise le self-made man ayant bâti son empire de zéro. C’est un modèle aspirationnel pour beaucoup de ceux qui ont déjà un certain niveau de vie.
Une source proche du milieu des affaires
Gauche contre droite
Le sondage fait également ressortir une forte polarisation politique. Dans tous les pays, Musk a bien plus la cote chez les sympathisants des partis de droite et du centre que de gauche. L’écart est particulièrement spectaculaire en Espagne, où 65% des soutiens du Parti Populaire (droite) ont une bonne opinion de lui, contre seulement 30% de ceux de Podemos (gauche radicale).
Des chiffres qui traduisent deux visions opposées : d’un côté, celle du « génie » capitaliste, cher à la droite libérale ; de l’autre, celle du milliardaire sans foi ni loi, bête noire de la gauche. Ses prises de position publiques y sont pour beaucoup.
En soutenant Donald Trump et en critiquant la cancel culture, Elon Musk s’est attiré les faveurs des électeurs conservateurs mais s’est coupé d’une partie de la gauche.
Un analyste politique européen
L’exception italienne
Seule l’Italie fait figure d’exception dans ce tableau. La botte est le pays où Elon Musk est le plus populaire, avec 51% d’opinions favorables. Et ce dans toutes les catégories d’âge, de revenu et d’appartenance politique.
Un engouement qui s’explique peut-être par le « Musk-mania » qui a saisi le pays ces derniers mois, sur fond d’installation d’une méga-usine Tesla. Les élus locaux ont déroulé le tapis rouge tandis que les médias encensaient « l’homme plus rapide qu’un éclair ». Difficile d’y échapper.
Un personnage clivant
Au final, ce sondage montre qu’Elon Musk est loin de laisser les Européens indifférents. Il cristallise les passions et les clivages, entre fascination et répulsion. Certains voient en lui un visionnaire génial, d’autres un dangereux mégalomane.
S’il était candidat quelque part, Elon Musk ferait un très bon score chez les jeunes urbains de droite, mais serait rejeté en bloc par les retraités de gauche. C’est un électorat très polarisé.
Un spécialiste de l’opinion
Alors prophète de la modernité ou dangereux agitateur ? L’Europe peine à trancher sur le cas Musk. Une chose est sûre : le milliardaire n’a pas fini de diviser. Et il semble pour l’instant s’en accommoder, bien décidé à rester au cœur du débat.