Alors qu’il se bat pour un nouveau titre à l’Open d’Australie, Novak Djokovic n’en oublie pas pour autant la situation tendue dans son pays natal, la Serbie. Lors d’une conférence de presse après sa qualification en quarts de finale, le numéro 7 mondial a tenu à exprimer son soutien total aux étudiants serbes qui protestent actuellement contre leur gouvernement.
Depuis plusieurs semaines, un vaste mouvement de contestation secoue en effet les universités serbes. Réclamant davantage de justice et de transparence suite à un terrible accident dans une gare impliquant notamment un ancien ministre des Transports, les étudiants bloquent les campus et organisent des manifestations massives dans tout le pays. Une mobilisation qui ne plaît guère au pouvoir en place, dirigé d’une main de fer par le président Aleksandar Vucic et son Parti progressiste serbe depuis 2012.
Djokovic condamne fermement les violences contre les manifestants
Malgré la distance, Novak Djokovic suit de près l’évolution de la situation. Visiblement ému, il a déclaré sans ambages : « Mon soutien va toujours aux jeunes gens, aux étudiants et à tous ceux auxquels appartient l’avenir de notre pays. Je ne peux pas faire semblant que rien ne se passe, bien sûr que ces choses m’affectent. »
Le champion a particulièrement insisté sur les violences policières qui se multiplient à l’encontre des manifestants, évoquant notamment le cas choquant d’une étudiante renversée par une voiture alors qu’elle participait au blocage d’un carrefour à Belgrade. Pour Djokovic, il s’agit d’« une grande défaite pour nous en tant que société, pour la société serbe en général. »
Un appel vibrant à la jeunesse serbe
Au-delà de son soutien, le tennisman a également livré un message d’espoir et d’avenir à destination de la jeunesse de son pays. « Je souhaiterais que mes enfants grandissent en Serbie. Je souhaiterais que les jeunes qui sont partis à l’étranger rentrent en Serbie et qu’ils vivent en Serbie », a-t-il déclaré avec force.
Des paroles qui résonnent d’autant plus que Djokovic, véritable idole en Serbie, incarne la réussite et la fierté nationale. Son engagement pourrait bien donner un élan supplémentaire à la contestation étudiante, qui ne faiblit pas malgré la répression.
Le pouvoir serbe crie au complot
De son côté, le président Vucic semble de plus en plus nerveux face à l’ampleur du mouvement. Samedi, sur une chaîne de télévision locale, il a dénoncé une prétendue « tentative de révolution de couleur » qui serait orchestrée par des « agents étrangers » de « pays occidentaux » cherchant à affaiblir la Serbie. Une rhétorique complotiste qui vise clairement à décrédibiliser la colère bien réelle des étudiants.
Mais malgré ces manœuvres, difficile d’ignorer le malaise profond qui traverse la société serbe. Avec le soutien de figures emblématiques comme Novak Djokovic, les manifestants semblent bien décidés à poursuivre leur combat pour plus de justice et de démocratie, faisant souffler un vent de révolte sur les universités du pays. La partie est loin d’être terminée entre la jeunesse serbe et le régime autoritaire du président Vucic.