C’est un drame qui s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche sur un site minier opéré par le groupe sud-africain AngloGold Ashanti à Obuasi, une ville du centre du Ghana réputée pour ses gisements aurifères. Selon un communiqué de l’armée ghanéenne, une violente confrontation a éclaté entre des soldats et une soixantaine de mineurs illégaux qui avaient forcé l’entrée de la mine.
Affrontement meurtrier dans une mine d’or
Vers 23 heures samedi soir, environ 60 mineurs clandestins lourdement armés ont réussi à pénétrer illégalement dans l’enceinte sécurisée de la mine d’AngloGold Ashanti à Obuasi. Équipés de fusils artisanaux, fusils à pompe, machettes et autres outils, ils ont ouvert le feu sur les militaires qui tentaient de les empêcher d’accéder au site. Les soldats ont alors riposté en état de légitime défense, déclenchant une fusillade meurtrière.
Huit mineurs tués, des blessés et des dégâts matériels
Le bilan est lourd : sept mineurs sont morts sur place, tandis qu’un huitième, grièvement blessé, a succombé plus tard à l’hôpital. Un soldat a également été touché par des plombs, mais a pu recevoir des soins. Au plus fort du chaos, quatre véhicules appartenant à la compagnie minière ont été incendiés par les assaillants.
Le président ghanéen ordonne une enquête immédiate
Face à ce drame, le nouveau président du Ghana John Dramani Mahama a rapidement réagi. Selon son porte-parole Felix Kwakye Ofosu, il a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête pour faire toute la lumière sur les circonstances exactes de ces affrontements sanglants. Le chef de l’État veut que toute personne ayant agi illégalement soit traduite en justice.
John Mahama a également demandé à AngloGold Ashanti de prendre en charge les frais médicaux des blessés et d’aider à l’organisation des funérailles des personnes décédées. La compagnie minière a aussi instauré des mesures de sécurité renforcées pour son personnel.
Des tensions récurrentes dans les zones minières
Malheureusement, ce type d’incident tragique n’est pas rare au Ghana, premier producteur d’or d’Afrique. Les conflits entre forces de l’ordre et communautés locales autour des mines sont fréquents. Le chômage et la pauvreté poussent de nombreux jeunes à se tourner vers l’orpaillage clandestin, suscitant la colère et l’incompréhension face aux grandes compagnies perçues comme accaparant les richesses du sous-sol.
À Obuasi, l’une des plus anciennes cités minières au monde, les autorités ont déployé des renforts sécuritaires pour ramener le calme et prévenir toute nouvelle escalade de violence. Mais le fossé demeure profond entre une population qui s’estime lésée et une industrie aurifère florissante. Un dialogue apaisé et des solutions économiques inclusives seront nécessaires pour espérer résoudre durablement ces tensions.
Ce drame met en lumière les défis complexes auxquels est confronté le Ghana, tiraillé entre la manne de ses ressources naturelles et les attentes frustrées d’une partie de sa jeunesse. Le chemin vers une exploitation minière pacifiée et équitable pour tous reste encore long et semé d’embûches dans ce pays ouest-africain.