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50 ans après la loi Veil, les anti-IVG manifestent à Paris

50 ans après la légalisation de l'IVG en France, des milliers d'opposants défilent à Paris. Entre rejet de l'avortement et craintes sur l'euthanasie, les revendications fusent. Mais le débat est-il vraiment clos ?

Ce dimanche, les rues de Paris ont résonné des slogans des opposants à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), cinquante ans jour pour jour après la promulgation de la loi Veil qui a légalisé l’avortement en France. Selon les estimations, entre 4300 et 15000 personnes ont pris part à cette « Marche pour la vie », organisée chaque année par des militants issus des rangs catholiques conservateurs. Au-delà de leur rejet de l’IVG, les manifestants ont également exprimé leurs craintes face aux débats actuels sur la fin de vie.

Une mobilisation contre l’IVG, 50 ans après

Malgré un demi-siècle écoulé depuis la loi portée par Simone Veil, la question de l’avortement continue de diviser. Pour les participants à la marche, il s’agit de rappeler que le débat n’est pas clos. Sophie, une jeune manifestante de 23 ans, explique :

C’est une marche pour le droit à vivre, pour montrer que le débat est toujours ouvert en France, pour que les Français se questionnent sur les convictions qui sont défendues ici.

Le président de la Marche pour la vie, Nicolas Tardy-Joubert, a quant à lui dénoncé le lourd bilan humain de l’IVG, affirmant sans détour que « l’avortement est la première cause de mortalité en France ». Selon lui, la loi Veil aurait « causé la mort et l’exclusion de plus de 10 millions de bébés de la société française » en 50 ans. Les chiffres officiels font en effet état de 243 623 IVG en 2023, un nombre en hausse par rapport à l’année précédente.

Un droit « fragile » pour les associations féministes

Si les règles entourant l’avortement ont été progressivement assouplies depuis 1975, avec notamment l’inscription en 2024 dans la Constitution de « la liberté garantie à la femme » de recourir à l’IVG, les associations féministes s’inquiètent de la fragilité persistante de ce droit. Elles dénoncent les « attaques régulières » des opposants à l’avortement. En marge de la manifestation, une dizaine de militantes du collectif NousToutes ont déployé une banderole accusant les anti-IVG d’avoir « du sang sur les mains », avant d’être exfiltrées par le service de sécurité.

L’euthanasie, l’autre combat des anti-IVG

Au-delà de leur opposition à l’avortement, les manifestants ont également exprimé leur rejet de toute « légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie ». Ce sujet fait actuellement l’objet de vifs débats, avec une volonté de relancer les discussions parlementaires sur la loi encadrant la fin de vie. Pour les participants à la Marche pour la vie, il s’agit d’un même combat en faveur du « droit de vivre ». Un combat qui, 50 ans après la loi Veil, est loin d’être terminé selon eux.

Malgré des avancées législatives et une opinion publique globalement favorable à l’IVG, la question de l’avortement continue donc de susciter des tensions en France. Entre ceux qui défendent un droit chèrement acquis et ceux qui luttent au nom de leurs convictions, le dialogue semble toujours difficile. Et alors que le débat sur la fin de vie s’ouvre, les mobilisations de part et d’autre risquent de se multiplier dans les mois à venir.

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